À l’avant‐veille du 1er des tours des élections législatives dans le Nord, Mediacités fait l’inventaire des forces en présence dans quelques unes des 21 circonscriptions du département.
Depuis l’annonce de la dissolution, le 9 juin dernier, les plaques tectoniques électorales bougent à vitesse grand V, jusqu’à permettre notamment la constitution d’alliances encore inimaginables il y a moins d’un mois. Mediacités vous a sélectionné quelques faits qui, ces derniers jours, ont marqué la campagne dans le Nord. Voici le deuxième numéro de notre éphémère « carnet de campagne ».
Vicot versus Aubry : la petite phrase qui tue
« La position de Martine Aubry est aussi inexplicable qu’illégitime. » La formule, savamment soupesée et confiée à Mediacités, émane de Roger Vicot, député PS sortant de la 11ème circonscription et candidat à sa réélection.
Elle dézingue le soutien apporté par la maire de Lille à Amy Bah, la dissidente insoumise qui affronte Aurélien Le Coq, candidat officiel du Nouveau Front Populaire sur la 1ère circonscription du Nord. Voilà qui ne va pas arranger les relations entre les deux personnalités du PS déjà largement écornées depuis que Roger Vicot a annoncé sa candidature pour le Beffroi en 2026… sans demander la permission à Martine Aubry.
Entre les deux élus socialistes, la tactique diffère. Roger Vicot se range docilement derrière l’accord signé entre les partis politiques réunis au sein du Nouveau Front Populaire. La 1ère revient à LFI ? Il soutient le candidat officiel, Aurélien Le Coq, qui a remplacé au pied levé le candidat initialement insoumis, Adrien Quatennens, contraint de jeter l’éponge à la dernière minute en raison de sa condamnation à 4 mois de prison avec sursis pour violences conjugales.
Nous remercions @rvicot, député socialiste sortant de la 11e circonscription du Nord, pour son soutien à la seule candidature du #NouveauFrontPopulaire
Le 30 juin et le 07 juillet, unité et action. pic.twitter.com/hMxzYZqLd6
— Aurélien Le Coq (@Aurelien_Le_Coq) June 23, 2024
Martine Aubry, elle, joue l’outsider. En soutenant la candidate féministe Amy Bah, elle espère affaiblir LFI en prévision des prochaines municipales. L’analyse est partagée par les Verts lillois qui, eux aussi, se rangent derrière la jeune Amy Bah en dépit de la position nationale des Verts. Ils y trouvent le même intérêt : affaiblir un allié dominant et réputé peu accommodant. Aux Européennes, la liste LFI est arrivée largement en tête sur la 1ère circonscription (29,1 %), loin devant le PS‐Place Publique (15,9 %) et les Verts (9,8 %). Ainsi, le retour d’une alliance rose‐verte, entre les meilleurs ennemis des dernières municipales, se profile à la surprise générale.
« C’est une erreur historique, analyse un ancien membre de la majorité municipale. Demain, les quartiers populaires voteront LFI, jamais PS. » « C’est un jeu dangereux. LFI a la rancune tenace », avertit un Insoumis en rupture de ban. Mais pour Martine Aubry, la cause est entendue : « Jamais un Insoumis ne deviendra maire de Lille », glisse‐t‐elle à Mediacités. A choisir, autant pactiser avec des Verts fréquentables. En faisant le pari que le PS arrivera en tête au soir du 1er tour des municipales pour continuer d’imposer sa loi.
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