C’est peu dire que l’audition du patron d’Auchan, le 22 janvier dernier, par la commission des affaires économiques de l’Assemblée nationale était attendue. L’annonce début novembre d’un plan social sans précédent pour le pionnier des hypermarchés, avec la suppression de 2 389 postes à la clé, avait soulevé non seulement une très forte émotion mais également des questions sur l’utilisation des aides publiques perçues par le groupe.
La CFDT avait ainsi écrit aux parlementaires pour leur demander de créer une commission d’enquête « afin de pouvoir réellement comprendre à quoi l’argent public a été utilisé ». Et l’on se souvient que l’ancien premier ministre Michel Barnier avait lui‐même dit vouloir « savoir » ce que les entreprises comme Auchan « ont fait de l’argent qui leur a été donné ». Les débats s’étaient également enflammés parce qu’au même moment on apprenait qu’une autre enseigne phare de la galaxie Mulliez, Decathlon, allait verser un milliard d’euros de dividendes à leur propriétaire commun, l’Association familiale Mulliez, au titre de l’année 2024.
636 millions d’euros de crédits et de baisses d’impôts
Guillaume Darrasse, président d’Auchan France et directeur général d’Auchan Retail, la branche qui rassemble les activités commerciales du groupe, a donc été cuisiné à plusieurs reprises par des parlementaires sur les aides publiques et sur leur utilisation. Bilan ? « Entre …