C’est un cataclysme pour l’Église catholique. Le cardinal Barbarin a annoncé qu’il allait présenter sa démission au Vatican, après l’annonce de sa condamnation à six mois de prison avec sursis. C’est la première fois en France qu’un si haut responsable de l’Église, primat des Gaules et archevêque de Lyon, est reconnu coupable pour non‐dénonciation d’agressions sexuelles sur mineurs. Après quatre ans de combat des victimes, son intention de « préserver l’institution » est écrite noir sur blanc dans le jugement en première instance.
Sans un bonjour à la presse rassemblée à la hâte dans la maison diocésaine de Lyon, le cardinal Barbarin, visage fermé, a pris acte de sa condamnation et a annoncé qu’il allait rencontrer « dans les prochains jours » le pape pour lui présenter sa démission. Dans une allocation de vingt secondes, le cardinal a fait part de sa « compassion à l’égard des victimes » et de « la place qu’elles occupent dans [s]es prières ».
Quelques heures plus tôt, soulagés après des années de combat, les victimes et leurs avocats s’étreignent vivement, s’essuient les yeux. L’émotion est palpable dans la salle, la même qui a accueilli le procès Barbarin, un marathon de quatre jours qui s’est tenu à Lyon début janvier. En sept minutes chrono, la juge Brigitte Vernay a rendu son jugement : le tribunal « déclare Philippe Barbarin coupable de l’infraction de non‐dénonciation de mauvais traitements, privations ou atteintes sexuelles infligés à un mineur de 15 ans commises depuis juillet 2014 et jusqu’au 5 juin 2015 à Lyon », dans l’affaire du père Bernard Preynat.
« Ce sera une décision qui fera date. On espère qu’il y aura un avant et un après »
Au fond de la salle, une dizaine d’avocats venus en curieux n’en reviennent pas. « Je pense que ce sera une décision qui fera date dans l’histoire des infractions de non‐dénonciation d’agressions sexuelles. On espère qu’il y …