La scène se veut spontanée. Ce vendredi 28 juin, plusieurs centaines de manifestants, déguisés pour certains en tube de granules, viennent afficher leur soutien à l’homéopathie devant l’Hôtel de ville de Lyon. Clapping à la manière des joueurs de foot, t‑shirt « Mon homéo, mon choix » sur le torse, pancartes « la santé appartient aux générations futures » en évidence… Une mobilisation comme une autre, à ceci près qu’une grande partie des manifestants sont salariés du laboratoire Boiron, basé à Messimy, à côté de Lyon. L’entreprise a même affrété plusieurs cars pour conduire son personnel dans le centre‐ville.
Quelques instants plus tard, une délégation composée de représentants des salariés et de la direction de Boiron, ainsi que de soignants utilisant l’homéopathie, est reçue par Gérard Collomb. Le temps d’une photo avec le maire de Lyon, à qui est remis une pétition initiée par les professionnels du secteur, revendiquant plus d’un million de signatures. Un chiffre invérifiable, la pétition pouvant être signée plusieurs fois par la même personne en changeant d’adresse mail.
https://twitter.com/gerardcollomb/status/1144587487731433472
Quelques heures plus tôt, la Haute autorité de santé (HAS) a rendu un avis très attendu, estimant que les médicaments homéopathiques « n’ont pas démontré scientifiquement une efficacité suffisante pour justifier d’un remboursement ». Elle avait été saisie par le ministère de la Santé pour étudier la pertinence de ce remboursement par la Sécurité sociale, de 30% aujourd’hui, après une campagne initiée il y a un an par un collectif de médecins contre les « médecines alternatives ». La HAS précise avoir analysé près de « 1000 publications scientifiques » au cours des neuf mois de l’évaluation. Sur ce plan, la messe semble dite pour Boiron, leader mondial de l’homéopathie.
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