Lyon, Villeurbanne, Métropole… Les enjeux clefs d’une élection très incertaine

A la veille du premier tour des élections municipales et métropolitaines dans l’agglomération lyonnaise, Mediacités fait le point sur les candidats, les forces politiques en présence et les enjeux clefs du scrutin. A lire avant d'aller voter.

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Marqué par une élection métropolitaine inédite, le scrutin de dimanche 15 mars s'annonce très ouvert et favorisera des jeux d'alliance complexe. Photo : Nicolas Barriquand/Mediacités

Le scrutin aura bien lieu. Malgré l’épidémie de Covid‐19, qui a entraîné l’annulation de nombreux meetings de campagne ces derniers jours, les habitants de l’agglomération lyonnaise sont appelés aux urnes dimanche 15 mars pour le premier tour des élections métropolitaines et municipales. Mediacités fait le point sur les principaux enjeux d’une élection complexe et particulièrement incertaine. Au sommaire : 

  • Menacé dans son fief par des macronistes dissidents, une montée en puissance des écologistes et une droite en embuscade, Gérard Collomb mise sur sa notoriété dans des élections où aucune formation politique ne semble en mesure de l’emporter seule à la ville de Lyon comme à la Métropole.
  • A la Métropole de Lyon, l’élection inédite des conseillers au suffrage universel direct devrait favoriser les jeux d’alliances et une montée en force du Rassemblement national au sein de l’assemblée de la collectivité.
  • La ville de Lyon est dans le viseur des écologistes et des Républicains, qui rêvent d’une victoire symbolique dans cette place forte de La République en marche.
  • Dans le reste du Grand Lyon, la coalition de gauche compte tenir ses bastions de Villeurbanne, Bron ou Vénissieux, tandis que la droite veut conserver ses conquêtes de 2014 à Saint‐Priest, Rillieux‐la‐Pape ou Décines.

Grand Lyon : un scrutin inédit
C’est un cas unique en France. Les habitants de la Métropole de Lyon vont élire leurs représentants pour la première fois au suffrage universel direct. Cette nouveauté est une conséquence de la loi Maptam de 2014, qui a créé cette nouvelle collectivité, aux compétences élargies [Lire Grand Lyon, l’élection métropolitaine en huit questions].

Concrètement, les habitants du Grand Lyon placeront donc deux bulletins distincts dans l’urne dimanche 15 mars : le premier pour élire la liste du futur maire de leur commune, le deuxième pour désigner leurs conseillers métropolitains, au nombre de 150. Chacune des 59 communes du Grand Lyon est rattachée à l’une des 14 circonscriptions de la Métropole, qui enverront un nombre de conseillers fixé à l’avance à l’assemblée de la rue du Lac. Villeurbanne, qui forme une circonscription à elle seule, pèse lourd avec 17 conseillers, soit plus du double de la plus petite circonscription, Lyon Est (3e arrondissement de Lyon), qui ne compte que sept conseillers.

L’enjeu est colossal. Depuis sa création en 2015, la Métropole de Lyon a absorbé les compétences du département du Rhône. Avec 1,4 million d’habitants et un budget annuel de plus de trois milliards d’euros, le Grand Lyon est devenu le lieu de pouvoir incontournable de l’agglomération dans de nombreux domaines : gestion des collèges, politique de développement économique, transports, solidarité (RSA, allocation personnes âgées…), collecte des déchets, gestion de l’eau…
Métropole : tout reste ouvert
C’est le dernier combat de Gérard Collomb. Peut‐être celui de trop. Maire de Lyon depuis 2001, élu à la ville depuis plus de quarante ans, l’ancien ministre de l’Intérieur a été le grand architecte de la Métropole de Lyon et entend bien la conserver. Ou plutôt la reprendre, après avoir été contraint, quand il est devenu ministre, de laisser son siège à son bras droit, David Kimelfeld, entré depuis en dissidence face au chef de file de LREM dans l’agglomération.

Pendant plusieurs mois, la guerre de tranchée entre les deux hommes a monopolisé le débat politique local, les marcheurs, y compris les députés locaux, étant sommés de choisir leur écurie. Cette division a irrigué l’ensemble de l’agglomération lyonnaise : des candidats « pro‐Kimelfeld » ou « pro‐Collomb » s’affrontent dans plusieurs communes du Grand Lyon.

Toujours favori, à en croire les sondages, Gérard Collomb a tardé avant de lancer une campagne basée sur ses succès passés, rappelant sans relâche que les Lyonnais lui doivent l’aménagement des berges du Rhône ou le lancement des Vélo’v. Mais il demeure prisonnier d’une grille d’analyse perçue comme dépassée par beaucoup, notamment sur les sujets environnementaux, faisant du bouclage du périphérique Ouest – l’Anneau des Sciences – un marqueur de son projet. Tout au plus a …

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Publié le

Temps de lecture : 14 minutes

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Par Mathieu Périsse

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