Voilà un score qui écorne l’étiquette « d’extrême modérée » généralement accolée à la ville. Lyon a voté à 31,06 % pour Jean‐Luc Mélenchon, soit près de 10 points de plus que la moyenne nationale du candidat. L’insoumis arrive certes en deuxième position derrière Emmanuel Macron (31,84 %), mais seules 1 834 voix (sur près de 240 000 votants) le séparent du président sortant et il le devance dans cinq des neuf arrondissements lyonnais (les 1er, 4e, 7e, 8e et 9e arrondissements). Parfois très nettement : 43,6 % contre 26,8 % dans les pentes de la Croix‐Rousse, 38,3 % contre 27,1 % dans le 7e arrondissement.
Victimes collatérales de la razzia mélenchoniste, les écologistes ne transforment pas l’essai des élections municipale et métropolitaines de 2020. À Lyon, Yannick Jadot engrange 7,67 % des voix. C’est sensiblement plus que sa moyenne nationale (4,58 %), mais bien loin des espoirs qu’EELV plaçait dans une ville qu’elle dirige depuis bientôt deux ans. « C’est une déception, a reconnu Bruno Bernard, le président de la Métropole. Il [Jean‐Luc Mélenchon] a siphonné une partie de notre électorat. » Les verts comptent désormais sauver les meubles lors des législatives de juin. Dès dimanche soir, le patron du Grand Lyon plaidait pour un large accord électoral entre les différentes chapelles de la gauche.
Il n’y a pas qu’à Lyon que le phénomène Mélenchon a brouillé les cartes politiques. Rillieux‐la‐Pape, Décines‐Charpieu, Bron, Saint‐Priest, Meyzieu, Pierre‐Bénite : le « troisième homme » est arrivé en tête dans nombre …