Transports : pendant les municipales, la voiture sur le banc des accusés

A Nantes dans six ans, il y aura plus de trams et de bus, plus de vélos, plus de zones apaisées… Et surtout : moins de voitures. Sur cette idée générale, tous les maires putatifs sont plus ou moins d’accord. C’est dans le détail, sur le "comment" et le "jusqu’à quel point", que les avis divergent. Explications.

Periph-Nantes
Le périphérique nantais près de la porte Atlantis, un jour où tout allait bien. / Photo Creative Commons par Vascer

Les urbanistes sont unanimes : ces cinquante dernières années, la France a « délégué à la voiture le soin de dessiner son territoire ». Une fatalité ? Si l’on en croit l’actuelle campagne électorale nantaise, pas forcément. Les candidats aux municipales, dans leur grande majorité, semblent avoir effectué leur mue sur la question : finie la bagnole reine ! Tout en reconnaissant avoir tenté jusqu’ici de faire cohabiter tous les modes de déplacements, la maire sortante, Johanna Rolland assume désormais « qu’il faut en faire moins ». Chef de file d’une droite pour qui l’automobile a longtemps été synonyme de liberté individuelle, Laurence Garnier réclame que « l’on diminue les besoins de venir en ville en voiture ». Des évidences pour leur concurrente écolo, Julie Laernoës, comme pour la tête de liste « citoyenne » Margot Medkour, dont les propositions vont radicalement plus loin. Bref, un consensus semble se dégager pour réduire trafic et stationnement automobile. Reste à savoir comment. Et c’est là, face à la réalité, que les choses risquent de devenir un peu plus difficiles.
La courbe est raide et le virage serré
Sacrée bagnole… Objet d’adoration et de détestation, symbole de liberté ou de dépendance, de réussite sociale ou de beaufitude, de pollution ou de dynamisme économique. Dans les faits, huit ménages sur dix de la métropole en disposent d’au moins une ; sept sur dix dans le centre de Nantes. Alors même que 22% des habitants considèrent que les problèmes de circulation et de stationnement sont l’enjeu N°1 de la prochaine décennie. Un léger paradoxe qui devrait perdurer. Et pour cause : quoi qu’on fasse, le nombre de déplacements quotidiens devrait augmenter dans les prochaines années. Nantes Métropole en enregistre 2,6 millions. C’est deux fois plus que dans les années 1980, mais encore nettement moins qu’en 2030, où ce chiffre devrait atteindre 3 millions. Car non seulement la population globale augmente, mais elle se déplace aussi de plus en plus…

!function(){« use strict »;window.addEventListener(« message »,function(a){if(void 0!==a.data[« datawrapper‐height »])for(var e in a.data[« datawrapper‐height »]){var t=document.getElementById(« datawrapper‐chart– »+e)||document.querySelector(« iframe[src*=”  »+e+« ”] »);t&&(t.style.height=a.data[« datawrapper‐height »][e]+« px »)}})}();

Dans un scénario « on ne change rien », cela voudrait dire environ 120 000 déplacements en voiture supplémentaires chaque jour à l’horizon 2030. Sans compter ceux des personnes extérieures à la métropole ! Vous pensez peut‐être qu’on n’est plus à ça près ? C’est peut‐être que vous ne circulez qu’à pied, en vélo ou en transports en commun. Ou bien que vous arrivez à échapper au lot quotidien des automobilistes nantais (et dans ce cas là n’hésitez pas à partager votre combine avec nous) : les bouchons. Selon l’Agence d’urbanisme de la Région Nantaise (AURAN) les automobilistes nantais perdraient déjà 20 minutes par trajet
Klaxons
Ce n’est qu’une moyenne : 67% de temps en plus que la normale pour tous ceux qui viennent du Nord de la Loire, et jusqu’à 89% en plus pour ceux qui viennent du Sud ! En moyenne, il faut 47 minutes pour rejoindre le centre de Nantes depuis les communes de l’aire urbaine. Et ça ne s’améliore pas : entre 2017 et 2018 …

Nous vous offrons l’accès à cet article

Et à toutes nos enquêtes pendant deux jours  !
Oui, on est généreux 😉 Mais pensez aussi à vous abonner  !

En renseignant votre adresse, vous acceptez nos conditions générales d’utilisation.
Mediacités s’engage à ne pas céder votre adresse à des tiers. En cas d’échec, écrivez à contact@mediacites.fr
  • J’accède aux 4 éditions de Mediacités (Lille, Lyon, Nantes et Toulouse)
  • Je découvre un média 100 % indépendant, avec 0 % de publicité

Attention, journal en danger !

Depuis huit ans, Mediacités propose un journalisme d’investigation sur les pouvoirs locaux et ses enquêtes ont de l’impact dans les villes. Aujourd’hui notre existence est menacée.
Soutenez la rédaction, ses journalistes et la démocratie locale :

Je soutiens Mediacités

  • en vous abonnant (69 € par an ou 7,90 € par mois, résiliable à tout moment et facilement) pour lire toutes les enquêtes
  • en effectuant un don (défiscalisable à 66%) pour soutenir le travail et assurer la survie d’un journal local indépendant, sans pub et à impact.

Publié le

Temps de lecture : 12 minutes

Favorite

Par Hubert Heulot et Julie Reux

Attention : journal en danger !
Soutenez Mediacités !

Depuis bientôt huit ans, notre journal d’investigation propose des enquêtes sur les pouvoirs locaux dans les grandes métropoles. À Lille, Lyon, Nantes et Toulouse, des dizaines de journalistes publient en toute indépendance des informations inédites qui nourrissent le débat public et produisent de l’impact.
Aujourd’hui, notre campagne de financement participatif a dépassé 75% de l’objectif. Aidez-nous à atteindre les 100% d'ici au 31 décembre !
On vous explique tout ici :

Comment soutenir Mediacités ?

D’ici au 31 décembre, chaque coup de pouce compte !

Ceci fermera dans 25 secondes