Bien malin celui qui peut prédire le nom du futur président de la région Pays de la Loire. A l’issue d’une campagne courte, durant laquelle les préoccupations nationales l’ont souvent emporté sur les enjeux locaux, la partie semble extrêmement serrée. « Cela se jouera à un ou deux points d’écart au premier tour, croit savoir un observateur. Et ensuite… »
Quelques points d’écart pour départager les membres du club des cinq principaux candidats, à commencer par la sortante (LR) Christelle Morançais. Après avoir hérité du fauteuil de Bruno Retailleau en 2017, l’ancienne conseillère municipale du Mans fait campagne sur son nom pour la première fois. Et s’est essentiellement appuyée sur son bilan.
Face à elle, deux candidats de gauche défendant tous deux un programme très vert : Matthieu Orphelin (député, ancien marcheur et désormais soutenu par Europe‐Ecologie‐Les Verts ainsi que par La France Insoumise) et le député socialiste Guillaume Garot. Les deux hommes envisagent de se rassembler à l’issue du premier tour, derrière celui arrivé en tête, laissant à la gauche de sérieux espoirs de reconquête de cette région perdue en 2015.
Conduisant la liste LREM, l’ancien ministre de la Transition écologique, François de Rugy, n’a pas réussi à décoller dans les sondages mais pourrait jouer le rôle d’arbitre du second tour. A l’extrême‐droite, on trouve le candidat écolo‐localiste du Rassemblement National, Hervé Juvin, député européen et conseiller environnement de Marine Le Pen.
Comme en 2015, trois autres candidats s’ajoutent à ce club des cinq : le Nazairien Eddy Le Beller pour Lutte ouvrière, la Sarthoise Cécile Bayle de Jessé pour Debout la France et la Nantaise Linda Rigaudeau à la tête d’une liste baptisée « Un nôtre monde Pays de la Loire ». Huit candidats, trois femmes, cinq hommes et une myriade de propositions pour les six années de mandat à venir. A quelques jours du scrutin, Mediacités vous propose de plonger dans les programmes.
Économie : relance locale et innovation
Depuis le début de la crise sanitaire, Christelle Morançais a endossé le costume de « Madame Relance ». Et même si son plan a parfois connu des ratés, la présidente (LR) sortante des Pays de la Loire n’a pas l’intention de le ranger au vestiaire. « Sur le chômage comme sur la création d’entreprises, mon ambition est de retrouver le niveau que nous avions avant la crise sanitaire », affirmait‐elle récemment devant un parterre de chefs d’entreprises locales. Un objectif qu’elle partage d’ailleurs avec l’ensemble des candidats.
En matière d’économie locale et de soutien aux entreprises, domaine dans lequel la Région joue le rôle de chef d’orchestre, tous rivalisent d’imagination. Avec un point commun : dégoter de l’argent frais. François de Rugy (LREM) propose de lever 50 à 100 millions d’euros destinés aux entreprises grâce à un livret d’épargne populaire ; Guillaume Garot (PS) veut mettre sur pied un fonds anti‐faillite de 200 millions d’euros ; Matthieu Orphelin un fonds d’épargne verte d’un montant équivalent pour soutenir la conversion écologique du territoire et renforcer le capital de sociétés en difficulté ; Hervé Juvin (RN) propose lui aussi un livret d’épargne citoyen destiné à soutenir le tissu économique local ; tandis que Christelle Morançais propose d’offrir aux entreprises un accès simplifié aux marchés publics locaux et de bonifier les aides de celles qui relocalisent. Bref, pour atténuer les effets de la crise sanitaire, on fait feu de tout bois.
Pour la plupart des postulants au fauteuil de président de région, la relance passe également par une nouvelle politique industrielle que, tous, veulent voir se diffuser à l’ensemble du territoire (comprendre : ne pas se concentrer à Nantes ou dans les grandes métropoles). Sans surprise, Matthieu Orphelin mise sur une stratégie verte et ambitionne d’inaugurer cinq nouvelles usines au cours du mandat dédiées au recyclage des batteries électriques, aux semi‐conducteurs, aux avions en fin de vie, à la production de vélos ainsi qu’un pôle sur …