Pouvoir acheter son pain ou un morceau de viande en bas de chez soi ; se procurer du poisson ou un paquet de pâtes sans avoir faire plusieurs kilomètres en voiture… La plupart des études l’attestent : les Français sont indéfectiblement attachés à leurs commerces de proximité. Plus encore depuis la crise sanitaire et les confinements. Fin 2020, selon une étude réalisée par YouGov pour l’Union des entreprises de proximité, 35% des personnes interrogées déclaraient se rendre plus fréquemment qu’avant dans leurs commerces de quartier pour les aider à surmonter la crise, comme par souci écologique.
Des résultats que confirme l’appel à témoignages lancé par Mediacités dans le cadre de notre grande enquête sur l’alimentation. « Depuis le Covid et autant que faire se peut, je privilégie le commerce de proximité et les circuits courts », nous indique un lecteur nantais. « J’ai opté pour une consommation plus locale et je vais moins dans les supermarchés », abonde un autre abonné de l’agglomération, rejoint par un troisième qui affirme ne plus fréquenter les grandes surfaces que « pour acheter du papier toilette »…
Depuis 2015, 76 épiceries en plus dans la métropole de Nantes
Encore faut‐il pouvoir le faire. Car en matière de consommation de proximité, tous les Français ne sont pas logés à la même enseigne. Comme le relevait le géographe Jean Soumagne en 2002, en France « 25 à 30 % des petits commerces alimentaires ont disparu des territoires ruraux durant les décennies 1980 et 1990 ». Le mouvement s’est poursuivi depuis. En avril 2019, dans une enquête data menée à partir de la Base des équipements permanents (BPE) de l’Insee,