Ce sont des données que le ministère de l’Éducation Nationale ne voulait pas voir sortir des placards des rectorats. Et qu’il a du finir par rendre public, le 13 octobre dernier. Oh, pas de bonne grâce bien sûr, puisqu’il a fallu au journaliste Alexandre Léchenet pas loin de trois ans, un recours devant la Commission d’accès aux documents administratifs (Cada) et une victoire devant le tribunal administratif de Paris, le 13 juillet dernier, pour obtenir qu’elles soient enfin publiées.
Mais quels sont donc ces chiffres jugés si sensibles par les occupants de la rue de Grenelle qu’ils préféraient les garder pour eux ? La réponse tient en trois lettres : IPS, pour Indice de position sociale des collèges. De quoi s’agit-il ? D’un indicateur élaboré par le service statistique du ministère qui permet de connaître le profil social des élèves d’un collège et, par là, celui du collège lui‐même. Créé en 2016, il est utilisé pour produire des analyses mais sert également lors de l’attribution de dotations aux établissements.
Un indice pour évaluer les situations sociales « favorables aux apprentissage »
Concrètement, l’IPS est le résultat d’une opération complexe, mélangeant des critères donnant une description précise du milieu social et familial de chaque élève : niveau de diplômes des parents, revenus, pratiques culturelles, conditions de logement, etc. Parmi ceux‐là, le plus important reste la profession exercée par chacun des parents, auxquelles les statisticiens attachent des valeurs qui déterminent le contexte « plus ou moins favorable » à la réussite scolaire. « Les valeurs possibles s’étendent de 38 (profession du père non renseignée et …