Derrière les coupes budgétaires de Christelle Morançais, le malaise et la précipitation

La présidente (Horizons) des Pays de la Loire traverse la séquence politique la plus périlleuse depuis sa première élection il y a sept ans. Sa majorité de droite et du centre (57 élus) soutient en public sa volonté de trouver 100 millions d’économies. Pourtant, en coulisses, la tension est forte sur les méthodes employées.

Christelle Morançais face à l’hémicyle régional en 2024 (c) Thibault Dumas
Christelle Morançais face à l'hémicycle régional en 2024. Photo : Thibault Dumas

À t‑on déjà vu un tel rassemblement sous les fenêtres de l’hôtel de Région des Pays de la Loire ? Lundi 25 novembre, 3 000 manifestants, issus principalement du monde culturel local, protestent. « Culture : tout va disparaître », peut‐on lire sur les pancartes brandies.

Face aux protestations, la majorité régionale de droite et du centre (57 élus) fait bloc derrière sa présidente, Christelle Morançais. Dans les médias et sur les réseaux sociaux, tous affirment soutenir le « tour de vis sans précédent » annoncé mi‐octobre : 100 millions d’euros de dépenses en moins dans les finances régionales. Des coupes franches qui vont bien au‐delà des 38 millions d’économies envisagés par le gouvernement Barnier, mais qui doivent permettre, selon sa présidente (Horizons), de recentrer la Région sur ses missions « les plus légitimes et les plus utiles : l’emploi, la jeunesse, les transitions ». 

Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si Christelle Morançais a commencé son travail de sape en ciblant, mi‐novembre, la « culture subventionnée » et « politisée » (comprendre : à gauche). Alors que s’égrène dans la presse une litanie de coupes qui vont – de facto – bien au‐delà de la culture, viser ce secteur permet d’unir sa majorité et de ne pas effaroucher sa base électorale. 

Pourtant, la réduction de 73% des subventions attribuées au monde culturel ne vient pas seule. Elle serait globalement de 64% pour la commission culture, sport et associations, pour un budget de fonctionnement passant de 33,9 à 12,8 millions d’euros, selon nos projections. Et d’autres coupes commencent à poindre dans l’emploi, l’agriculture, la recherche, etc. [voir notre tableau].

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Par Thibault Dumas