Un jour, le maire de Lyon sera peut‐être indemnisé en Gonettes plutôt qu’en euros. Le maire de Bristol, en Angleterre, l’est bien en Bristol pounds… Un jour peut‐être. Pour l’heure, en France, aucune monnaie locale complémentaire (MLC) n’a encore franchi ce cap. Les billets alternatifs à l’euro se multiplient, mais la plupart vivotent. On dénombre une cinquantaine de devises locales en circulation actuellement, et autant de projets en gestation, alors qu’on pouvait les compter sur les doigts d’une main en 2010. La crise de 2008 a suscité les premiers bourgeons, portés par des militants ou des chercheurs en pleine interrogation sur le système financier. Puis la loi du 31 juillet 2014 relative à l’économie sociale et solidaire a inscrit ces monnaies « complémentaires, fractionnables, remboursables et convertibles en euros » dans le Code monétaire et financier. Et a entraîné une nouvelle vague. Le film Demain, enfin, a permis des rencontres fructueuses.
Gonettes, SoNantes, Sol‐Violette et les autres : les dilemmes des monnaies locales
Bien sûr, il y a celle dont on parle : le Bitcoin, avec ses spéculateurs et ses zones d'ombre... Mais derrière ce sulfureux emblème des monnaies complémentaires se cache une myriade d'autres initiatives, locales et ancrées dans l'économie des territoires. Plongée dans l'univers précaire et mystérieux des "MLC" françaises.