« Si les salariés d’ISS Propreté veulent des meilleurs salaires, ils n’ont qu’à faire grève »

Cité dans notre enquête sur les syndicalistes très bien payés d'ISS Propreté, Elhafid Aissaoui défend son engagement en faveur des salariés avec des arguments parfois étonnants. Si le délégué CFDT reconnaît bénéficier du système des heures de délégation payées en heures supplémentaires, il affirme que le système est généralisé et que la responsabilité incombe à la direction de l'entreprise.

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Elhafid Aissaoui, lors d'une manifestation contre la réforme des retraites. / Crédit photo Linkedin

« Oui, les heures de délégation prises en dehors du temps de travail augmentent considérablement les salaires des délégués ». Elhafid Aissaoui le reconnaît : il bénéficie considérablement de ses multiples mandats syndicaux. « Mais ce n’est ni un vol ni un crime, ajoute‐t‐il. Ce sont des heures effectuées réellement. »

Cité dans le premier tome de notre enquête sur certaines pratiques syndicales au sein du groupe de nettoyage ISS Propreté, cet adhérent de la CFDT n’avait pas été joignable avant la parution de l’article. Après plusieurs échanges ayant nécessité de nombreuses vérifications de notre part, voici sa version des faits.

Pour rappel, cet élu multi‐cartes (permanent juridique, défenseur syndical, conseiller prud’homal, élu CSE, etc.) a réalisé près de 150 heures de délégation chaque mois en heures supplémentaires en 2020. Ajoutées à ses primes non conventionnelles, ces heures supplémentaires lui ont permis de tripler, voire quadrupler son salaire de référence (pour toucher 9 403,93 euros brut en février 2020 et 9 780,44 euros brut en juillet 2020, par exemple).
Des avantages salariaux gagnés en 1999
« Après 41 ans d’ancienneté, je suis toujours à moins de 17 euros à l’heure et les primes contractuelles ont été obtenues après des grèves contre l’entreprise AMEX propreté (absorbée par la suite par ISS), se défend‐il. ISS ne m’a jamais rien donné. Elle a, au contraire, supprimé ces primes. J’ai dû entamer une …

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Publié le

Temps de lecture : 4 minutes

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Par Gael Cérez

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