Marqueur politique, le concept de gentrification incarne à lui seul le clivage droite‐gauche dans le contexte des prochaines municipales. Pour Annette Laigneau, élue LR et 6e adjointe au maire en charge de l’Urbanisme, « c’est un phénomène négatif, car une ville doit avoir une mixité dans sa population avec des gens de toutes classes sociales, mais Toulouse n’est pas concernée ».
De l’autre côté de l’échiquier politique, le diagnostic est tout autre. « Aujourd’hui, nous ne pouvons rester inactifs face à une ville de plus en plus gentrifiée, clame Nadia Pellefigue, tête de liste UNE (PS‐PRG‐PCF‐citoyens). Comme les salaires de la majorité des Toulousains n’augmentent pas et que les loyers sont en hausse, ils s’en vont à l’extérieur. » La gentrification « se traduit par un changement des identités urbanistiques, de la manière de vivre, et des typologies de logements, analyse de son coté François Piquemal, candidat sur la liste Archipel Citoyen. C’est la transformation d’une ville en un espace réservé à ceux qui en ont les moyens économiques. C’est la transposition dans l’espace de la lutte des classes en lutte des places. »
Rembobinons. La gentrification peut se définir comme l’arrivée progressive d’une classe sociale aisée dans un quartier populaire. Le mécanisme s’accompagne généralement d’une hausse des prix de l’immobilier qui peut pousser les habitants historiques à quitter leur quartier.