Doit‐on jauger l’ampleur du trafic de stupéfiants d’une ville au volume de substances qui y circulent, ou qui y sont saisies ? Au nombre de réseaux de trafiquants identifiés ? Au chiffre d’affaires estimé de ces derniers ? Au nombre de consommateurs verbalisés ?
Alors qu’il présentait, courant décembre, les premières propositions de son programme estampillé Rassemblement national (RN), le candidat Quentin Lamotte, qui brigue le Capitole, a lâché un chiffre impressionnant : « 410 % ». Celui‐ci est censé représenter « l’augmentation du trafic de drogues, à Toulouse, depuis 2014 ». Pendant la durée du mandat de Jean‐Luc Moudenc, donc.
Contacté, Quentin Lamotte explique s’être appuyé sur les chiffres départementaux relatifs aux crimes et délits, publiés chaque mois par le ministère de l’Intérieur. « Ce sont les seuls chiffres fiables qui existent, assure le candidat RN. La police et la gendarmerie nationales y recensent tous les délits, rangés dans plus de 150 items. Pour mesurer le trafic de drogues à Toulouse, nous avons étudié les données recensées par la police nationale exclusivement. C’est une astuce car, en Haute‐Garonne, la police nationale n’intervient qu’à Toulouse et quelques communes de la métropole. Cela pallie l’absence de données municipales officielles. »
Publiés sur l’interface data.gouv, les crimes et délits liés aux stupéfiants …