Peut‐on dissocier l’homme de son œuvre ? Avec les récentes polémiques concernant les réalisateurs Roman Polanski, Woody Allen, ou les affaires plus anciennes de pédophilie ou de violences conjugales de Michael Jackson et de Bertrand Cantat, pour beaucoup, la réponse est non.
La question se pose également pour Luigi Pirandello (1867–1936), dramaturge italien dont l’une des œuvres était à l’affiche du théâtre Garonne, à Toulouse, du 8 au 11 janvier dernier. Reconnu pour avoir révolutionné les techniques de la dramaturgie moderne, cet écrivain, poète, romancier et nouvelliste est toujours, 84 ans après sa mort, considéré comme un génie, un « grand maître », selon le dossier de presse de la pièce coproduite par le théâtre Garonne. Un CV glorieux qui fait l’impasse sur le fascisme revendiqué de l’auteur de son vivant.
Interrogée par Médiacités, Bénédicte Namont, directrice adjointe du théâtre Garonne ne comprend pas ce qu’on peut bien reprocher à Pirandello : « Il a peut‐être été fasciste un moment, comme l’ont été beaucoup de gens à cette époque, mais il a rapidement mis des distances avec le régime, surtout quand il a pris une envergure internationale. Si vous dîtes qu’il était fasciste, vous allez vous ridiculiser ! ». Une version attestée par la fiche Wikipedia de l’auteur italien où on apprend qu’en « 1924, Pirandello adhère au fascisme et rencontre Mussolini. Mais il ne s’engagea jamais activement en politique. Son activité théâtrale internationale l’écartera peu à peu du régime fasciste, dont il supporte mal la suspicion et l’autoritarisme ».
De plus, ajoute la directrice du th …