Le Parquet de Toulouse a‑t‐il ressuscité le délit d’offense au chef de l’État ?

Une jeune femme a été placée quatre heures en garde-à-vue à Toulouse pour avoir affiché une banderole hostile au président de la République. Problème : le délit d'offense au chef de l’État a été aboli en 2013.

banderole Armelle Parion
L'affiche avant qu'elle ne soit retirée du mur de cette collocation. / © Armelle PArion

On croyait le délit d’offense au chef de l’État enterré depuis 2013 mais le voilà ressuscité ! En période de confinement, afficher sur le mur d’enceinte de son domicile une banderole hostile au président de la République peut conduire tout droit en cellule. Raphaëlle*, une Toulousaine de 28 ans, en a fait l’amère expérience jeudi 23 avril. 

 

Il y a un mois, cette jeune femme et ses colocataires accrochent deux banderoles sur le muret entourant leur maison. La première mentionne leur soutien au personnel soignant. « Nous l’avons enlevée la semaine dernière pour la remplacer par un chariot de collecte de denrées alimentaires, des jouets et des produits d’hygiène destinés à la Banque alimentaire », précise Raphaëlle. Plus militante, la deuxième n’est, elle, pas retirée. Clin d’œil à la Une de Charlie Hebdo du 29 janvier, elle s’interroge sur un ton satirique : « Macronavirus à quand la fin ? »

https://twitter.com/stripsjournal/status/1222227657863106560

En haut‐lieu, le ton de la question ne semble pas passer. Mardi 21 avril, une voiture de la police nationale stationne devant le domicile de Raphaëlle. Dans l’après-midi, cinq policiers se présentent chez les colocataires et leur ordonnent de retirer la banderole. « Ils nous ont dit qu’on ne pouvait pas afficher des messages comme celui‐ci, qui plus est sur la voie publique », raconte Raphaëlle. Intimidés, les intéressés obtempèrent. Le chariot de collecte, lui, est laissé en l’état. À la demande d’un des agents, qui lui assure qu’il n’y aura pas de …

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Par Gael Cérez

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