Leçon 1 : la victoire de l’abstention
Dimanche 28 juin, 135 129 électeurs ont boudé les urnes, 109 889 ont voté pour l’un des deux candidats et 2 499 ont voté blanc. De loin, le premier vainqueur de cette élection est donc le parti abstentionniste, avec 55,1 % de non‐voix. Mieux cerner le profil de ces non‐électeurs pourraient être utile aux nouveaux élus pour – pourquoi pas – chercher à les réconcilier enfin avec la chose publique.
C’est ce que propose sur Twitter Ré_Mi_La, un toulousain spécialiste des statistiques, qui a eu l’idée de comparer la carte de l’abstention avec les données de l’Insee. « Attention, prévient toutefois cet analyste souhaitant rester anonyme. Dans tout ce qui suit, il est question de la population résidant sur l’emprise d’un bureau de vote, non des personnes inscrites ou ayant voté le 28 juin. De plus les données Insee datent de 2015. »
En croisant les données, il apparaît que les bureaux de vote avec une forte population de plus de 65 ans, (en violet pâle sur la carte) se sont le moins abstenus : 46 % en moyenne, alors que l’abstention s’élève à 64 % dans les bureaux de vote avec très peu de personnes âgées (en violet sombre).
Outre l’âge, le niveau de vie apparaît comme un facteur déterminant dans l’envie de voter. « L’abstention est élevée (72 %) lorsque les propriétaires sont rares dans la population (rouge pâle sur la carte ci‐dessous, NDLR) et faible (49 %) lorsqu’ils sont majoritaires (rouge sombre) », décrypte ce statisticien. Le phénomène se r …