L’aéronautique se cherche une voie dans « le monde d’après »

Un an et demi après le début de la crise, le secteur de l’aéronautique tente de penser un « après » différent et décarboné. Industriels et politiques poussent des solutions technologiques. Insuffisant pour les associations et les syndicats.

avion coucher de soleil toulouse
Un avion au-dessus de Toulouse. / © Rémi Benoit

Toulouse (Haute‐Garonne).-  Deux événements essayant de tracer des voies pour l’avenir du secteur aérien ont eu lieu dans la deuxième quinzaine de septembre. Le premier, ce sont les assises de l’aviation, qui se sont déroulées entre Toulouse et Paris du 17 au 26 septembre. Organisées par le collectif Pensons l’aéronautique de demain (PAD – lancé en août 2020 et réunissant de nombreuses organisations syndicales et associatives*), elles ont rassemblé des dizaines d’intervenant·e·s lors de débats nourris (à retrouver sur le site du média associatif TV Bruits qui a filmé ces échanges). Quinze jours avant, le 31 août, le PAD avait publié un rapport de près de 90 pages, fruit d’une année de moulinage collectif, intitulé « Moins d’avions/plus d’emplois – Recommandations pour une transformation en une région écologiste, égalitaire, épanouie ».

L’autre événement, c’est le sommet Airbus qui s’est tenu à Toulouse les 21 et 22 septembre. Deux jours réunissant la crème des cadres et dirigeants de l’avionneur européen, placés sous le signe de l’innovation pour une industrie aérospatiale « soutenable et décarbonée ».

Deux salles, deux ambiances, mais deux rendez‐vous en prise directe avec les très fortes turbulences que traverse l’aéronautique depuis le début de la crise liée au Covid‐19.

Bref rappel : en mars 2020, alors que l’épidémie se répand partout dans le monde, le trafic aérien s’effondre. Le 8 avril, Airbus annonce une réduction des cadences de production d’avions « d’environ un tiers ». Fleuron de l’industrie française et pilier de l’économie dans le Sud‐Ouest, le secteur « aéro » est pris d’une crise d’angoisse existentielle. Une tribune évoque le « syndrome Detroit » planant sur Toulouse : les enjeux climatiques et sociaux, ceux de la transformation industrielle sont posés au centre de la table …

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