Pouvoir acheter son pain ou un morceau de viande en bas de chez soi ; se procurer du poisson ou un paquet de pâtes sans avoir faire plusieurs kilomètres en voiture… La plupart des études l’attestent : les Français sont indéfectiblement attachés à leurs commerces de proximité. Et le phénomène aurait encore été renforcé par la crise sanitaire et les confinements. Fin 2020, selon une étude réalisée par YouGov pour l’Union des entreprises de proximité, 35 % des personnes interrogées déclaraient se rendre plus fréquemment qu’avant dans leurs commerces de quartier, pour les aider à surmonter la crise, comme par souci écologique.
Des résultats que confirme l’appel à témoignages lancé par Mediacités dans le cadre de notre grande enquête sur l’alimentation. « Je consommais déjà dans l’épicerie vrac et bio du quartier, [la crise sanitaire] n’a fait que renforcer cette habitude », nous indique un lecteur toulousain. « J’essaie de m’approvisionner le plus possible dans des petits commerces plutôt qu’au supermarché (pour lequel je n’ai jamais eu une grande attirance) », nous confie un autre habitant de l’agglomération.
36 boucheries supplémentaires dans la métropole toulousaine
Mais encore faut‐il pouvoir le faire. Car en la matière, tous les Français ne sont pas logés à la même enseigne. Comme le relevait le géographe Jean Soumagne en 2002, en France « 25 à 30 % des petits commerces alimentaires ont disparu des territoires ruraux durant les décennies 1980 et 1990 ». Le mouvement s’est poursuivi depuis. En avril …