En appel à Toulouse, des activistes handicapés plaident « l’état de nécessité »

Au cours d’une audience chargée de colère et d’émotion jeudi, les militants de l’association Handi-Social ont justifié leurs actions de blocage de la gare et de l’aéroport toulousains en 2018. Il y a un an, ces activistes avaient écopé de peines de prison avec sursis.

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Odile Maurin et 4 autres prévenus, accompagnés par leur avocat David Nabet-Martin, le 29 juin 2022. / Crédit photo Emmanuel Riondé pour Mediapart

Indignité et fraternité. S’il fallait deux mots pour caractériser l’audience qui s’est tenue jeudi 30 juin dans l’imposante salle de la cour d’appel de Toulouse, ces deux‐là pourraient faire l’affaire. Indignité d’abord, parce que le souvenir du procès en première instance, baptisé le « procès de la honte » par les militant·es, activistes et allié·es de l’association Handi‐Social, était encore cuisant.

Le 23 mars 2021, seize personnes, dont dix en situation de handicap, avaient comparu devant la justice, accusées d’avoir participé à l’une ou aux deux opérations menées le 24 octobre et le 14 décembre 2018. La première avait eu lieu sur les voies de chemin de fer de la gare Matabiau avec pour effet de « troubler ou entraver […] la mise en marche ou la circulation des trains ». La seconde sur le tarmac de l’aéroport de Toulouse‐Blagnac, où elles et ils avaient « volontairement entravé […] la navigation ou la circulation des aéronefs ».

Des actions menées à l’époque avec pour objectif de « dénoncer les reculs majeurs des droits des personnes handicapées » et d’attirer l’attention médiatique et politique sur les questions de mobilité et d’accessibilité. En cœur de cible, la loi Elan promulguée le 23 novembre 2018, qui abaisse de façon drastique le seuil du nombre de logements neufs accessibles aux personnes handicapées.

En première instance, le 19 mai 2021, le tribunal avait prononcé des peines allant de deux à six mois de prison avec sursis. Mais le procès lui‐même avait été entaché 

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Par Emmanuel Riondé (Mediapart)

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