Pour une fois, le ministère de l’Intérieur a placé une lutte écologiste sous le feu des projecteurs. Depuis que Gérald Darmanin a déclaré devant la commission des lois de l’Assemblée nationale qu’une ZAD pourrait voir le jour contre le projet d’autoroute Toulouse‐Castres (entre la Haute‐Garonne et le Tarn), le vieux projet routier a pris l’allure d’une cause nationale.
Les 22 et 23 avril, un rassemblement doit réunir les opposant·es à l’A69, à l’appel de La voie est libre, un collectif local, d’Extinction Rebellion Toulouse, du syndicat agricole Confédération paysanne et des Soulèvements de la terre. La menace de dissolution planant sur ce mouvement attise les soutiens militants et la méfiance des forces de l’ordre. Derrière cette agitation médiatique s’annonce l’un des pires projets du moment, en France, pour les milieux vivants.
https://www.mediacites.fr/breve/toulouse/2023/02/20/extinction-rebellion-deploie-ses-banderoles-anti-autoroute-toulouse-castres-chez-pierre-fabre/
Cinquante‐quatre kilomètres de route, en deux fois deux voies, dont 44 km de voirie neuve, doivent être construites au cœur d’un paysage de champs, de vignes, de fermes, de prairies, de vergers, de parcs et de haies. Au total, ce sont 366 hectares – l’équivalent de 500 terrains de foot – qui doivent être artificialisés. Concrètement, ils vont perdre leur fonction naturelle de sols vivants.