Mis en avant par les lobbyistes pour vanter l’intérêt de leur secteur d’activité, l’argument de la sauvegarde de l’emploi est souvent repris tel quel par des élus de la République. Le rejet, le 6 avril dernier, de la proposition de loi interdisant les vols en jets privés en est un cas d’école.
L’examen du texte présenté par le groupe EELV n’a pas pu être terminé avant minuit, heure limite pour les niches parlementaires. Mais avant même la clôture des débats, le texte avait été totalement vidé de sa substance. Dans l’hémicycle comme en commission du développement durable, c’est Laurent Esquenet‐Goxes qui a porté la voix de son groupe “Modem et Indépendants” opposé à la proposition.
Selon le député de la 10e circonscription de Haute‐Garonne (Villefranche‐de‐Lauragais, Revel, Caraman…), l’interdiction des vols en avions privés aurait peu d’impacts bénéfiques sur les émissions de gaz à effet de serre, mais beaucoup d’effets négatifs sur les emplois. Selon lui, elle « emportera dans son sillage les 117 000 emplois qualifiés durablement installés sur le territoire national que représente l’aviation d’affaires, comme ceux que l’on trouve chez moi, en Haute‐Garonne », a‑t‐il déclaré le 28 mars,