Ils ont entre 18 et 27 ans et dans quelques années, ils et elles seront médecins, psychologues, éducatrices spécialisées, ingénieurs, artistes, musiciens, sociologues ou encore auxiliaires en puériculture. Mais avant de terminer leurs études, ces jeunes citoyens vont exercer – parfois pour la première fois – leur droit de vote à l’échelle européenne… Ou pas.
Si 47 % des électeurs devraient aller voter dimanche 9 juin prochain, selon une enquête publiée ce lundi 3 juin par Le Monde, les plus jeunes électeurs pourraient être plus nombreux à bouder l’isoloir : seuls 34 % des 18–24 ans et 31 % des 25–34 ans ont l’intention de s’y rendre, indique l’institut Ipsos, en partenariat avec le Centre de recherches politiques de Sciences Po, l’Institut Montaigne, la Fondation Jean‐Jaurès et Le Monde.
Questionnés en février et en mai, nos quarante‐trois répondants [voir En Coulisses] semblaient plus attachés à leurs droits démocratiques. Même si elles et ils ne se sentaient pas toujours très représentés par les listes en présence, vingt‐trois nous ont assuré qu’ils iraient voter, quitte à glisser un bulletin vide dans l’urne ; douze autres étaient dans l’indécision la plus totale ; sept autres savaient par contre qu’ils n’iraient pas voter pour des raisons diverses : désintérêt, éloignement, sentiment d’illégitimité ou de résignation. Une étudiante, enfin, n’avait pas le droit de voter, faute de passeport français.
Parmi les plus motivés à aller voter, il y avait (est‐ce une surprise ?) les dix étudiants en droit et en sciences politiques que nous avons interrogés. Cécile, 24 ans, en fait une histoire de principe. « On a tellement mis longtemps à avoir ce droit en tant que femmes que j’irai voter, affirme cette étudiante en master de droit public. Nos aînées se sont battues pour ça, donc c’est important. »