Anastasie justifie son coup de ciseaux. Dans un communiqué envoyé vendredi 10 janvier en fin d’après‐midi, la mairie de Toulouse, dirigée par Jean‐Luc Moudenc (ex‐LR), assume d’avoir annuler l’exposition proposée par Médecins Sans Frontières (MSF) dans le cadre du festival Cinéma et droits de l’Homme, et tente de s’expliquer.
La municipalité estime que « la présentation du contexte dans lequel s’inscrit le drame vécu par les civils gazaouis apparaît comme lacunaire ou insuffisante », puisque les massacres commis par le Hamas le 7 octobre 2023 ne font l’objet que de « quelques lignes sur un ensemble de textes représentant environ trente pages ». La mairie reproche également à l’exposition de ne faire « aucune mention » de « la nature terroriste du Hamas », « de son origine et de son projet politico‐religieux (destruction d’Israël, rejet des droits des minorités, comme les femmes ou la communauté LGBTQIA+ par exemple) ».
Face à ces éléments, ajoutés au « contexte politique toulousain » et « à la mémoire « des attentats criminels antisémites » de mars 2012 à Toulouse, « le risque de troubles est apparu comme évident », écrit la collectivité. Si la mairie de Toulouse confirme donc sa décision d’annulation, elle propose une alternative à l’ONG : « Si Médecins Sans Frontières est disposé, sur le principe, à retravailler et compléter certains points de son exposition, la Mairie de Toulouse reste à leur écoute pour étudier la possibilité de la présenter, in fine, rééquilibrée, dans un lieu municipal ».
Contactée lundi 13 janvier, MSF affirme n’avoir reçu aucune proposition officielle allant dans ce sens. « Il semble que nous échangeons seulement par communiqués interposés », remarque Isabelle Dufourny.