En 2002, un an après la catastrophe d'AZF, le journaliste Bruno Vincens a relaté les témoignages de nombreuses victimes dans son livre "Toulouse, Histoires d’un jour". Vingt ans après l'explosion, certaines d'entre elles reviennent sur cette matinée fatidique du 21 septembre 2001 et sur ses conséquences sur leurs vies.
En 2001, Michelle Auzer avait 54 ans. Elle était affréteuse à l’usine AZF. Elle trouvait les transporteurs pour expédier les ammonitrates. C’est cette substance qui, précisément, a détoné ce vendredi 21 septembre. À 10h17, alors qu’elle téléphone, Michelle est électrisée. « J’ai ressenti une décharge électrique. Mes membres se sont raidis et j’ai senti de très fortes secousses électriques. Je me suis vue mourir. J’ai cru que c’était la fin », témoigne‐t‐elle. Puis survient l’assourdissante explosion. La quinquagénaire, ensevelie sous un amas de poutres, souffre d’un traumatisme crânien. 31 personnes viennent de mourir, dont 21 sur le site de l’usine. Près de 2 500 personnes ont été blessées. En quelques secondes, 30 000 foyers ont été détruits ou endommagés dans toute la ville et 85 000 personnes sont sinistrées.
La fin tragique de l’usine où elle travaillait depuis dix‐sept ans a représenté un choc que Michelle a difficilement surmonté. À 74 ans, elle a aujourd’hui « tourné la page AZF ». Peut‐être le temps a‑t‐il fait son œuvre. Surtout, d’autres événements malheureux sont intervenus dans la vie familiale de Michelle et ont pris le dessus. « Je suis restée en contact avec quelques‐uns de mes anciens collègues, mais je ne participe plus à l’association Mémoire et Solidarité. Tous les 21 septembre, je me rends tout de même à la cérémonie organisée sur le site et je le ferai encore cette année si la situation sanitaire le permet. »
Guy Perrottet aussi est passé à autre chose. Cet agent EDF travaillait au 99 route d’Espagne. Seul le périphérique le séparait …