Tél and Com, ses bonnets d’âne et ses têtes de morts

En janvier, Mediacités dévoilait les conditions économiques troubles dans lesquelles l'entreprise lilloise Tél and Com avait licencié ses 750 salariés. La suite de notre enquête porte sur les méthodes managériales effarantes de cette chaîne de boutiques de téléphonie.

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Rassemblement de salariés devant le siège de Tél and Com à Lille au printemps 2015. © Mathieu Hébert

Mercredi 11 janvier 2017, conseil des Prud’hommes de Lille. L’audience du jour prévoit l’examen des dossiers des 224 ex‐salariés de Tél and Com, qui contestent les conditions de leur licenciement par cette entreprise lilloise de téléphonie ayant appartenu à la galaxie Mulliez et qui a compté jusqu’à 250 boutiques en France. Stupeur ! La présidente décide du renvoi de l’affaire « au 13 septembre 2017 à 9 heures ». Soit aux calendes grecques pour des employés parfois licenciés depuis plus de 18 mois. Et encore ! Il ne s’agira que d’une « audience de mise en état » dont la finalité sera de vérifier si le dossier judiciaire est prêt pour un examen sur le fond… Aurélie Bertin, qui représente l’avocat des salariés, en reste sans voix. Pour Raphaël Rouleaux, en revanche, la mission est accomplie. L’avocat de Tél and Com peut sauter dans le premier TGV pour rejoindre Hertslet Wolfer & Heintz, son cabinet sis dans le très chic XVIe arrondissement de Paris.

Le dépit des salariés est à la hauteur de ce qu’ils ont enduré durant l’agonie de Tél and Com. Les témoignages recueillis ces derniers mois par Mediacités auprès de nombre d’entre eux sont édifiants. Tous ont cependant préféré recourir à l’anonymat pour éviter les ennuis et ne pas compromettre leurs chances de retrouver un emploi. Leurs avocats, eux, ont non seulement confirmé les propos mais apporté des précisions sidérantes… Damien travaillait dans la boutique du centre commercial Auchan d’Amiens Nord. « A la fin, il n’y avait plus de stock et on restait dans la boutique à ne rien faire, raconte‐t‐il. Les gens nous regardaient comme des poules en basse‐cour. J’y ai attrapé la pelade, ai perdu mes cheveux et …

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Par Ludovic Finez

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