C’est une exécution publique ! Le 30 mars 2017, en séance plénière du conseil régional des Hauts‐de‐France, Frédéric Nihous, l’ex‐président de Chasse, Pêche, Nature et Traditions, désormais LR, tire au gros calibre sur l’opérateur régional de la réhabilitation énergétique du logement (Orrel). Cette société de tiers financement créée par les Verts est depuis des mois dans le viseur du nouvel exécutif régional. « Pas un ménage n’a bénéficié de ses services après plus d’un an de fonctionnement : c’est un immense gâchis dont nous ne voulons pas être complices », accuse l’élu. Le président de région, Xavier Bertrand, approuve.
Propriétaire de 51 % des parts, la collectivité vote son désengagement. La délibération fait l’unanimité, FN compris. Résultat : le 9 juin, la société d’économie mixte (publique/privée) est dissoute, laissant cinq salariés sur le carreau. « C’est une décision lourde de conséquences mais c’était une usine à gaz inefficace », commente Philippe Rapeneau, vice‐président en charge du développement durable. Il aura quand même fallu 18 mois et près de 700 000 euros de dépenses avant de prendre cette décision. Comment en est‐on arrivé là ? Mediacités vous raconte l’histoire secrète de l’Orrel.
Novembre 2015 – Un lancement in extremis par l’ex‐majorité
L’Orrel est fondé le 30 novembre 2015. Après plusieurs années de discussion mais quelques jours seulement avant des élections régionales indécises. Emmanuel Cau, vice‐président (EELV) de la région Nord‐Pas‐de‐Calais, justifie cet accouchement au forceps. « Un mandat, ça s’utilise jusqu’au bout, commente‐t‐il. Nous étions convaincus d’avoir trouvé le bon modèle économique pour engager une rénovation …