C’est une sorte de mini‐révolution à Lambersart. En tout cas, la fin d’une époque. Nouvellement élu LR au Sénat, Marc‐Philippe Daubresse abandonnera son fauteuil de maire – « dans la semaine du 22 au 23 octobre », a‑t‐il annoncé à La Voix du Nord. Un fauteuil qu’il occupe sans interruption depuis 1988, à l’exception d’une courte parenthèse en 2004–2005 lorsqu’il était ministre du Logement. Et encore ! Il avait alors conservé un mandat de premier adjoint nanti de toutes les délégations – dont le logement, sa chasse gardée, comme le reconnaît sincèrement Jacques‐Yves Wambergue, le maire intérimaire de l’époque. Cette fois, loi anti‐cumul oblige, Marc‐Philippe Daubresse ne pourra rester que simple conseiller municipal une fois le témoin passé à Christine Krieger, la fidèle adjointe qui a la faveur des pronostics.
C’est l’occasion pour Mediacités de publier le deuxième volet de son enquête sur cet incontestable « maire‐bâtisseur » qui n’est pas seulement en délicatesse sur le front du logement social, comme nous l’avons montré le 7 septembre dernier. Connaisseur hors‐pair du droit de l’immobilier, l’ancien ministre a eu tout le loisir, en 29 ans de règne, de dévoiler toute l’étendue de son art. Notamment quand il recoupe son intérêt personnel. Les conditions de la vente du Château Delannoy en fournissent une très belle illustration. L’épisode est ancien. Mais il mérite quand‐même qu’on y revienne par le menu détail. Un dossier « géré de A à Z » par « MPD », nous a affirmé Jacques‐Yves Wambergue, lors d’un entretien téléphonique.
Début 2005, Marc Lelieur, célèbre restaurateur lillois, envisage d’acquérir une belle maison de maître (500 m²) et son vaste parc (5750 m²), propriété de la famille Delannoy. Ses velléités sont vite douchées. Car une délibération est votée, lors du conseil municipal du 28 février 2005, afin de « bloquer » 2000 m² au bout du terrain. L’objectif avancé par la mairie ? Elle veut y mener à terme un projet de logements sociaux pour personnes âgées. Pour être précis, la délibération place un ERL (emplacement réservé pour du logement) sur la parcelle et ouvre la possibilité d’une préemption par la municipalité. Amputé d’une bonne partie du parc et risquant de voir apparaître des logements sociaux au bout du jardin, le château devient d’un seul coup beaucoup moins attractif. Et Marc Lelieur décide de jeter l’éponge…
Daubresse, locataire… et caution de son …