Bruno Cassette, l’éminence grise de la métropole de Lille

« Bosseur, volontariste, brillant » pour les uns ; « impulsif, irascible et mégalo » pour les autres… Mais qui est donc l'étrange monsieur Cassette, l'homme que Damien Castelain a placé à la tête des services de la MEL ? Portrait en clair-obscur.

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Bruno Cassette, directeur général des services de la Métropole européenne de Lille depuis 2014 (capture d'écran/video EFAP Lille)

« C’est un homme extrêmement brillant, qui fait bouger la métropole, ça vaut vraiment la peine de le rencontrer. » Début décembre, notre idée de consacrer un portrait à Bruno Cassette, directeur général des services de la MEL, est bien accueillie. Le service communication nous demande juste un peu de temps – le bras droit de Castelain est un homme très occupé. En réalité, notre demande n’aboutira jamais. Après moult relances, on nous promet courant janvier un rendez‐vous… fin février. Soit près de trois mois après notre première sollicitation.

Dommage ! Car nous avions beaucoup de questions à lui poser. Notre enquête nous a amené à rencontrer une trentaine de personnes – élus, techniciens, cadres, anciens de la MEL – qui décrivent tous un personnage très paradoxal. « C’est un homme compliqué, résume l’un d’eux. Je me sens en phase sur le fond avec sa vision pour la métropole mais la forme est parfois détestable et abrupte. Pour travailler avec lui, il faut être psychologiquement très solide. » La meilleure preuve du caractère bien trempé de Bruno Cassette ? La plupart de nos témoins ont requis le « off»… même lorsqu’ils disent du bien de l’intéressé ! Un signe…
Le grand ménage
Il est vrai que le grand manitou de la MEL ne fait pas dans la dentelle. Depuis son arrivée à la tête de la collectivité en mai 2014, ce Roubaisien s’est donné une mission : transformer l’ancienne communauté urbaine, outil technique au service des beffrois, en une collectivité moderne et dynamique. Son poste de directeur général des services (DGS) lui donne autorité sur 2 600 agents. « Il a remis tout le monde au travail », affirme une proche. Pour marquer le changement d’époque, le DGS n’hésite pas à se séparer ou à placardiser de nombreux cadres supérieurs, parfois sans ménagement. À peine arrivé, il débarque deux directrices de service, Jeanne‐Marie Vollemaere (chargée des RH et de l’administration) et Annick Jaspard (finances). Ce sont les premières victimes d’une longue liste.

Après avoir protesté contre la réorganisation de la MEL, Christine Mesurolle, directrice du pôle aménagement et habitat, part en septembre 2015 pour la préfecture de Rhône‐Alpes. Très critiqué en raison du retard pris par les travaux du métro, le directeur aux transports Thierry du Crest jette l’éponge en décembre 2015. Fatiguée d’être tenue responsable de l’instabilité des services et du mal‐être de certains cadres, la directrice des ressources humaines, Caroline Dupuis‐Verbeke – pourtant choisie par Bruno Cassette – prend un congé maladie courant 2015. Elle ne reviendra pas, trouvant un poste à la chambre régionale des comptes Ile‐de‐France.

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Par Sylvain Marcelli et Jacques Trentesaux

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