Ne pas se fier aux apparences. Jeudi 25 janvier, Damien Castelain fête en grande pompe les 50 ans de la Métropole Européenne de Lille. Face à lui, un millier d’élus et de décideurs… sans oublier Miss France ! Pourtant, derrière les sourires affirmés et les poignées de main franches distribuées par le président, se cache un homme au pouvoir fragile. Élu à la tête de cette puissante collectivité régnant sur 1,2 million d’habitants grâce à l’apport des voix de gauche, le maire de Péronne‐en‐Mélantois (900 âmes) espère se maintenir jusqu’en 2020, voire au‐delà. Mais il sait que le chemin est semé d’embûches.
Certes, Damien Castelain a déjoué les pronostics. Lui qu’on a décrit un temps comme la « marionnette de Martine Aubry » a pris son indépendance et porte ses propres projets. Il a même obtenu le ralliement de sept élus de droite en octobre dernier. Mais il n’a pas fait taire ceux qui le jugent sous‐dimensionné pour la fonction. « Il a un gros défaut : cette petite commune de Péronne‐en‐Mélantois en bandoulière », estime l’ancien président PS de la région Daniel Percheron, dans une interview récente à Mediacités.
Plus grave, la mise en examen de Damien Castelain pour « favoritisme » et « trafic d’influence passif » dans l’enquête sur l’attribution à Eiffage du chantier du stade Pierre‐Mauroy l’a affaibli et le mine psychologiquement. Et maintenant, il lui faut affronter une nouvelle menace nommée Gérald Darmanin. Le ministre de la fonction publique a beau raconter qu’il rêve de monter un bar à vins à Sienne, en Italie, après son passage au gouvernement, personne n’est dupe : c’est bien le domaine du Château métropolitain à Lille qu’il souhaite vendanger. Peut‐être sans attendre la cuvée électorale de 2020…
Des amis de longue date
Cerné de toutes parts, le président Castelain s’emploie à verrouiller les portes de la MEL. Pour cela, il s’appuie sur un ami de longue date : Bruno Cassette, son directeur général des services (DGS). Un personnage aussi secret que puissant mis en lumière par Mediacités la semaine dernière. « Lorsqu’il a été élu président, Damien Castelain n’avait pas derrière lui un parti politique capable de lui fournir des cadres expérimentés, se souvient un collaborateur. Il a d’abord songé à faire passer une annonce dans La Gazette des Communes pour recruter son DGS. Mais ses proches lui ont conseillé de chercher un homme de confiance dans son réseau. » Le nom de Bruno Cassette, alors secrétaire général de la préfecture du Lot‐et‐Garonne, s’impose vite.