Ce vendredi 29 juin est la dernière journée de travail de Patrick Berche. Les ultimes affaires expédiées, le directeur de l’Institut Pasteur de Lille (IPL) saluera le buste du fondateur Albert Calmette, qui se dresse devant son bureau, et prendra le chemin de la retraite, à l’âge raisonnable de 72 ans. A son arrivée en 2014, il avait trouvé une situation « de banqueroute et de guerre civile ». La fondation privée qu’est l’IPL se débattait encore dans une vertigineuse crise financière (nous y reviendrons dans un prochain article). « Aujourd’hui, j’ai un bonheur fou à voir la structure s’épanouir à nouveau, a‑t‐il confié à Mediacités cette semaine. La dette est apurée, les activités sont en cours de réorganisation autour du thème de la longévité, la communauté scientifique est reconstituée, on se reparle enfin. »
Si le bilan de l’homme est en général jugé positif, tout le monde ne partage pas son optimisme quant à la situation de Pasteur. A commencer par l’un des personnages phares du pôle de recherche lillois, le professeur Philippe Froguel : « C’est la maison des secrets ici, grogne‐t‐il. Nous avons appris le départ de Patrick Berche très tardivement et nous ne sommes pas associés au choix de son successeur. » L’un des chercheurs de l’Institut, Benoît Deprez, a été nommé conseiller scientifique le temps de trouver un nouveau directeur général. « Forcément, il est gentil et ne fera pas de vagues, poursuit Philippe Froguel. Mais je récuse son titre : s’il est conseiller scientifique, nous, les autres directeurs de recherche, nous sommes quoi ? » De l’ambiance et un brin de sarcasme, donc.
Le DGA dans le collimateur
Parmi les 330 membres du personnel IPL, on évoque une autre musique, ponctuée de pleurs et de grincements de dents. « L’arrivée de Patrick Berche, personnalité scientifique reconnue, a été perçue comme un retour à la stabilité, après bien des turbulences et plusieurs plans sociaux, expose Marie‐Pierre Fourmaux, déléguée syndicale CGT. Quelques déclarations à l’emporte …