Les tribulations amazoniennes du musée d’histoire naturelle de Lille

Depuis dix ans, une collection d’objets d’art amazoniens empoisonne les relations entre Lille et le gouvernement brésilien. Retour sur une affaire insolite, dont l’épilogue se fait toujours attendre.

Kuarup
Le kuarup est une fête funéraire destiné à libérer l’âme des morts. Le jour du kuarup, chaque défunt est représenté par un tronc d’arbre décoré de dessins géométriques noirs et blancs, de colliers et surmonté d’une coiffe de plumes. Photo D.R.

C’est une histoire rocambolesque qui aurait dû rester discrète, tant les protagonistes n’ont pas fière allure. Mais un communiqué de la plus haute instance judiciaire brésilienne nous a mis sur la piste. Le 14 juin 2018, le ministère public fédéral du Brésil accuse solennellement la ville de Lille de détenir illégalement 607 objets d’art amazoniens, fabriqués à partir d’espèces naturelles protégées. Le communiqué indique que ces œuvres sont issues d’une collection prêtée au Musée d’Histoire naturelle de Lille en 2004 et qu’elles auraient dû être restituées depuis 2010.

Si l’information a été reprise au Brésil, elle n’a été relayée en Europe que par la lettre Gotham City, spécialisée dans le suivi des affaires judiciaires et de la criminalité économique. Un silence étonnant qui a titillé notre curiosité. Entre la légèreté de l’administration lilloise et la lourdeur de l’administration brésilienne, des plumes d’oiseaux rares aux litiges financiers, voici le récit complet d’une aventure qui nous emmène du fin fond de l’Amazonie à Sao Polo en passant par la capitale des Flandres.

Tout commence en 2003 lorsque la ville de Lille cherche à étendre les collections ethnographiques de son Musée d’histoire naturelle. Elle déniche alors une belle occasion. Pour 215 217 euros, un galeriste de Sao Paulo spécialisé dans l’art amazonien propose de …

Nous vous offrons l’accès à cet article

Et à toutes nos enquêtes pendant deux jours  !
Oui, on est généreux 😉 Mais pensez aussi à vous abonner  !

En renseignant votre adresse, vous acceptez nos conditions générales d’utilisation.
Mediacités s’engage à ne pas céder votre adresse à des tiers. En cas d’échec, écrivez à contact@mediacites.fr
  • J’accède aux 4 éditions de Mediacités (Lille, Lyon, Nantes et Toulouse)
  • Je découvre un média 100 % indépendant, avec 0 % de publicité

Attention, journal en danger !

Depuis huit ans, Mediacités propose un journalisme d’investigation sur les pouvoirs locaux et ses enquêtes ont de l’impact dans les villes. Aujourd’hui notre existence est menacée.
Soutenez la rédaction, ses journalistes et la démocratie locale :

Je soutiens Mediacités

  • en vous abonnant (69 € par an ou 7,90 € par mois, résiliable à tout moment et facilement) pour lire toutes les enquêtes
  • en effectuant un don (défiscalisable à 66%) pour soutenir le travail et assurer la survie d’un journal local indépendant, sans pub et à impact.

Publié le

Modifié le

Temps de lecture : 4 minutes

Favorite

Par Pierre Januel

Attention : journal en danger !
Soutenez Mediacités !

Depuis bientôt huit ans, notre journal d’investigation propose des enquêtes sur les pouvoirs locaux dans les grandes métropoles. À Lille, Lyon, Nantes et Toulouse, des dizaines de journalistes publient en toute indépendance des informations inédites qui nourrissent le débat public et produisent de l’impact.
Aujourd’hui, notre campagne de financement participatif a atteint son premier objectif.
Pour garantir notre indépendance et contribuer au développement d’une presse locale d’investigation, aidez-nous à aller plus loin et à atteindre 110% d’ici au 31 décembre !
On vous explique tout ici :

Comment soutenir Mediacités ?

Chaque coup de pouce compte !

Ceci fermera dans 30 secondes