Squat 5 étoiles (suite) : l’angoisse croissante de l’expulsion

Le 1er avril marque la fin de la trêve hivernale. Dès lors, les occupants du 5 étoiles risquent l'expulsion à tout moment. Les associations s'inquiètent et alertent les autorités et l'opinion publique. Dans l'indifférence quasi-générale. Seconde partie de notre enquête sur le squat lillois de la honte.

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Un des espaces "5 étoiles" du plus grand squat de Lille. Photo : Julien Pitinome

Episode 4 – Mi‐janvier 2019 – Bureau des admissions de la préfecture du Nord
« Procédure Dublin ? Pas besoin de ticket…
C’est la première fois qu’il vient ici. Dans l’entresol de la préfecture du Nord, Samba, la trentaine, cherche à se repérer. « Procédure Dublin ? Vous n’avez pas besoin de ticket », l’informe une femme au guichet d’accueil. Le garçon aux joues creusées et aux oreilles décollées serre une chemise plastifiée contre lui et s’avance dans la salle d’attente. Tout autour, des hommes et des femmes aux traits tirés et aux regards perdus dans le vide. « On m’a dit que j’allais savoir si l’Espagne a besoin de moi », glisse le jeune Guinéen. C’est dans ce pays, à la fin de l’été 2018, que ses empreintes ont été prises. Depuis, Samba redoute d’y être expulsé, comme ce fut le cas de quelques‐uns de ces compagnons de route. Certains en sont revenus aussitôt. 

Trente minutes, une heure, deux heures passent… Enfin, son nom résonne dans la salle d’attente où quelques compagnons d’infortune somnolent encore. Samba file dans un bureau. Pour une dizaine de minutes. « Je dois revenir pour un autre rendez‐vous », explique‐t‐il en sortant, le visage impassible. Un bête problème administratif, lié à un passage de relais défaillant entre deux associations chargées d’enregistrer les demandes d’asile …

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Publié le

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Temps de lecture : 9 minutes

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Par Texte : Sheerazad Chekaik-Chaila - Photos : Julien Pitinome

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