Haro sur Amazon. Le numéro 1 mondial du commerce en ligne est la cible d’attaques tous azimuts. Du côté des syndicats, à la pointe du combat, elles prennent la forme d’un appel national à la grève et d’une assignation en référé au tribunal de Nanterre afin d’obtenir la fermeture des six plateformes logistiques d’Amazon France durant la crise du Covid‐19. L’entreprise fait également l’objet de mises en demeure de l’inspection du travail afin d’assurer la sécurité des salariés dans quatre sites dont celui de Douai. Sans oublier les commentaires ministériels contre les pressions « inacceptables » du géant de la distribution sur son personnel. Pourtant sur le terrain, la situation évolue très lentement. L’entreprise ne semble pas avoir pris conscience de l’urgence des mesures à prendre. Comme le suggère la mise en scène concoctée à l’occasion d’un contrôle à l’entrepôt de Lauwin‐Planque, qui emploie 1 600 personnes en CDI.
« C’était vraiment un sketch à voir… » Amélie Brasseur, agent logistique sur ce site, se souviendra longtemps du mercredi 8 avril. « Ils nous ont fait passer un à un pour aller en pause, alors que d’habitude, c’est tout le monde en même temps. Les [salariés des] RH étaient également de sortie pour nous surveiller, alors que d’habitude, on ne les voit jamais. Et la direction avait lancé un appel à prendre des congés afin d’avoir moins de monde sur le site », ajoute l’élue CFDT au CSE (Comité social et économique). Ce jour‐là, le centre de distribution d’Amazon accueille une visite inhabituelle. Celle d’une inspectrice du travail de l’unité de contrôle de Douai. La même qui, le 3 avril, a rendu un rapport « constatant une situation dangereuse […] dans le cadre de la pandémie de Covid‐19 » dans les locaux de l’entreprise.
Elle est restée de longues heures sur place, visitant les lieux avec le directeur, Jean‐Stéphane Phinéra‐Horth, et le secrétaire du …