Reprise de l’école à Lille : la grande crainte des quartiers populaires

A rebours des souhaits d’un gouvernement en lutte contre le décrochage scolaire, les familles les plus modestes résistent à l'injonction de renvoyer leurs enfants à l’école. Des professeurs de la métropole lilloise, interrogés par Mediacités, livrent quelques clés d’explication.

Rentre sous covid
Retour dans une école primaire de la métropole lilloise, le 14 mai 2020. Photo : Alexandre Lenoir

Il n’existe pas (encore) de chiffres officiels, mais tous les témoignages convergent : dans les quartiers les plus défavorisés de la métropole lilloise, les parents rechignent à remettre leurs enfants en classe. Dans cette école primaire de Lille‐Sud, jeudi, ils n’étaient que 57 élèves à avoir endossé le cartable alors que l’établissement pouvait en accueillir 160 (sur 272 en temps normal). A Roubaix, ce directeur décomptait 35 élèves alors que sa capacité d’accueil était de 150 (sur 280 habituellement). Chez les plus petits, le « boycott » est encore plus marqué. Mardi, les profs d’une école maternelle logée au milieu des tours de Mons‐en‐Baroeul n’ont revu que quatre de leurs 146 élèves ! Ils auraient pu en recevoir 60.

Une situation paradoxale. Alors que le gouvernement souhaitait rouvrir les classes afin de lutter contre le décrochage scolaire, les enfants des quartiers les plus défavorisés sont moins nombreux qu’ailleurs à retrouver les bancs de l’école. Certes, le fossé n’est pas béant si l’on compare l’ensemble des écoles en REP + aux autres. Jeudi, à Lille, les 18 écoles en réseau prioritaire totalisaient 25 % de retour à l’école contre 30 % pour les 18 écoles hors réseau. 

« L’appréhension du retour à l’école est beaucoup moins clivée que ça : il n’y a pas une partie de la population tétanis …

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Par Alexandre Lenoir

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