Usine Clarebout du Dunkerquois : les fritures d’une enquête publique

Le groupe industriel belge, spécialisé dans la transformation de pommes de terre, souhaite s'implanter dans le Dunkerquois. Le confinement suspend l'enquête publique, avant qu'elle ne bénéficie d’un régime dérogatoire exceptionnel. La commissaire enquêtrice a, depuis, été débarquée.

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Image de synthèse de la future usine Clarebout du Grand Port Maritime de Dunkerque. Photo DR.

« Honnête homme, honnête femme. » Tel est l’adage, paraît‐il, qui colle à la fonction de commissaire enquêteur. Pourtant, Christophe Hervouet, auteur de la formule et surtout président du Tribunal administratif de Lille, trépigne dans son bureau. En ce 2 juin, il s’apprête à recevoir – et à démettre – Peggy Carton, une commissaire enquêtrice qu’il a lui‐même nommée le 5 février dernier pour mener l’enquête publique concernant le projet Clarebout, un groupe industriel belge désireux de s’établir dans le port maritime de Dunkerque. « On m’a remonté l’information selon laquelle l’indépendance de Madame Peggy Carton était remise en cause, confie Christophe Hervouet à Mediacités. Je tenais donc à voir avec elle si la situation pouvait porter préjudice au bon déroulement de l’enquête publique. »

Parmi les griefs reprochés à la commissaire enquêtrice – et que Mediacités a découvert : un potentiel conflit d’intérêts. Parallèlement à sa mission ponctuelle de commissaire enquêtrice, Peggy Carton occupe en effet la gérance d’une société agricole en élevage porcin et de cultures de légumes. Une activité localisée à Steenbecque, dans les Flandres, non loin du lieu d’implantation de la future usine Clarebout. Le risque de conflit d’intérêt est d’autant plus grand que le géant belge a promis de se fournir en matières premières auprès des producteurs locaux dans un rayon de 100 kilomètres. Un périmètre dans lequel se situe l’activité de Peggy Carton.
« Un malheureux hasard »
La situation fragilise dès lors l’impartialité de la commissaire enquêtrice. « Elle comme moi avons reconnu qu’il était pr …

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Publié le

Temps de lecture : 4 minutes

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Par Simon Henry

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