28 juillet 2020 : un décret entérine la création du parc naturel régional Baie de Somme Picardie Maritime. Demandé par la région, le label distingue 50 kilomètres de littoral très varié, allant des vastes plages de sable du Pas‐de‐Calais aux falaises calcaires de Normandie, en passant par un immense cordon de galets de 15 kilomètres. Splendide, la côte picarde ? Absolument. Naturelle ? Pas vraiment. S’il n’y a plus de littoral vierge en France, elle détient sans doute le record en matière d’artificialisation ! Tour d’horizon du nord au sud…
A la plage de Quend, depuis 2008, on combat l’érosion naturelle par un immense système de drains. Invisibles, ils collectent l’eau de mer et la rejettent au large, pour diminuer les courants qui emportent le sable. Coût : 1,2 million d’euros en investissement, quelque 15 000 euros en fonctionnement annuel.
Dans la baie de Somme proprement dite, on dépense aussi pour sauver les plages, mais en sens contraire. Il faut empêcher la mer et la rivière d’apporter trop de sédiments. Trente millions d’euros ont été investis à la fin des années 1990, afin de créer des bassins. Ils se remplissent à marée haute et se vident à marée basse, créant un effet de chasse d’eau qui dégage le chenal. Sans ce système, la baie se comblerait inexorablement, sous l’effet de nombreux facteurs. Efficacité ? Très relative, car les bassins eux‐mêmes ont tendance à s’envaser ! A intervalles réguliers, il faut les draguer. Qu’à cela ne tienne ! La création d’un autre bassin est à l’étude au sud de l’estuaire, au petit port du Hourdel, pour la bagatelle de 6,5 millions d’euros.
Ce n’est pas tout. Un peu plus au sud, sur la commune de Cayeux‐sur‐Mer (2 500 habitants), la côte prend la forme d’un cordon de galets de 15 kilomètres de long, protégeant des terrains situés au niveau de la mer, voire en dessous. Il s’agit de très vieux polders, des zones humides asséchés progressivement à partir du moyen‐âge. En 1990, ce cordon de galets …