L’aéroport de Lille‐Lesquin veut toujours voler plus haut, malgré la crise

Conçu pour accueillir 1,5 million de passagers, l’aéroport de Lille en voyait déjà passer plus de 2 millions avant la crise du Covid. Un projet d’extension table sur un quasi doublement de la fréquentation en 2039. Un pari osé alors que le trafic aérien s’est effondré l’année dernière et que le rebond est encore très incertain.

Aeroport de Lille manif
Manifestation devant l'aéroport de Lille Lesquin contre le projet d'extension le 3 octobre 2020. Photo : Radio France/Maxppp

Tant pis pour la trêve pascale ! Christophe Coulon est en campagne pour les élections régionales dans les Hauts‐de‐France… Samedi 3 avril, le bras droit (LR) de Xavier Bertrand alpague Karima Delli, cheffe de file écolo de l’union des gauches, sur Twitter. « Le message est clair, EELV milite pour diviser par deux le trafic aérien. Dites, @KarimaDelli, à la tête de la région qui en est propriétaire, vous fermeriez le trafic aérien et donc l’aéroport comme vous en auriez totalement la possibilité ? », demande le vice‐président de région. L’Insoumis Julien Poix, tête de liste de l’alliance de gauche dans le département du Nord, lui répond en faisant l’éloge du ferroviaire et en dénonçant des « polémiques pascales à courte vue ».

Ça ne vole pas haut ! Mais l’escarmouche a au moins le mérite d’attirer l’attention sur le projet d’agrandissement de l’aéroport de Lille‐Lesquin, largement ignoré du grand public. En juillet 2019, le conseil régional, propriétaire de l’aéroport, a confié son exploitation pour vingt ans à Eiffage (et Aéroport Marseille Provence), via une délégation de service public. Le groupe de BTP a prévu d’investir 170 millions d’euros pour améliorer la sécurité de l’aéroport, éviter la saturation et attirer de nouvelles compagnies. L’effondrement du trafic aérien, effet direct de la crise sanitaire, ne l’a pas découragé. La fréquentation de Lesquin a presque été divisée par trois en 2020, à 730 000 voyageurs. Et le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, n’envisage pas un retour à la normale pour le trafic aérien en France « avant 2024, au …

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Publié le

Temps de lecture : 5 minutes

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Par Sylvain Marcelli

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