À Lille, le dépôt de plainte, voie sans issue pour les personnes droguées à leur insu

Ces derniers mois, nombre de Lilloises pensant avoir été droguées à leur insu lors de soirées ont exprimé leurs angoisses sur les réseaux sociaux. Les dépôts de plainte se font pourtant très rares en raison de multiples obstacles qui entravent le déroulement de poursuites judiciaires.

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Le secteur Masséna-Solférino, à Lille. Photo : Brianne Cousin

« Je me suis écroulée dans les toilettes, je sentais que ça n’allait pas. Je me suis dit : « C’est pas possible ! Je n’ai bu qu’un seul verre ! » » Étudiante en psychologie, Claire Mordier avait 18 ans lorsqu’elle pense avoir été droguée à son insu, fin août 2021. « J’ai passé une très mauvaise nuit, je tremblais, je n’arrivais pas à contrôler ça. Je me suis dit que ça allait me tuer. » Le lendemain, encore « très très mal », sa mère la conduit aux urgences. « J’y ai passé l’après-midi. Ils m’ont fait une prise de sang, j’ai fait un petit malaise entre‐temps. Ils m’ont laissée sortir en me disant que c’était possiblement une intoxication, mais sans savoir à quoi précisément. »

« On a eu des tremblements toutes les deux »

Charlène et Marie, quant à elles, se souviennent d’un samedi soir, en juin 2019. « On s’est dit qu’on allait boire un verre dans notre bar préféré, rue Masséna. On s’y sentait en sécurité », se rappelle Charlène. Une fois sur place, la jeune femme de 26 ans reçoit un appel et doit s’absenter. « Elle est partie longtemps, j’étais inquiète. Je suis sortie 30 secondes pour savoir où elle était », explique son amie Marie. De retour dans l’établissement, Marie entame sa bière. Tout de suite, elle se sent très mal. « J’avais très mal à la tête, et très envie de dormir », décrit‐elle.

« En voyant son état, j’ai voulu appeler un taxi, reprend Charlène. Mais puisque j’étais restée 107 ans au téléphone, je n’avais plus de batterie ! J’ai demandé au barman si je pouvais charger mon téléphone. Et pendant ce temps‐là, j’ai bu quelques gorgées. »

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Par Brianne Cousin

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