Dans le Nord, grippe aviaire ou pas, les chasseurs à la hutte bénéficient de discrets passe‐droits

Alors que la France fait face à une épidémie de grippe aviaire de grande ampleur, les « huttiers » ont démarré leur saison sur le littoral nordiste, jusqu’aux portes de la métropole lilloise. Les éleveurs sont priés d’enfermer leurs oiseaux quand les chasseurs peuvent continuer de déplacer et tirer leurs canards.

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Chasse à la hutte à Grand Fort Philippe, dans le Nord, fin octobre 2022. Photo Andia

Le 17 novembre, un foyer de grippe aviaire (influenza aviaire) s’est déclaré dans un élevage de Doulieu, près de Lomme. Suivi d’un deuxième à Illies, du côté de La Bassée. Ces zones ont depuis été placées sous surveillance accrue pour les élevages de volailles ou de gibier, ce qui entraîne une interdiction de transport des animaux dans les 5 km autour des foyers épidémiques, et une stricte limitation jusqu’à 20 km – incluant la métropole lilloise.

Ces nouveaux cas nordistes, les premiers depuis le printemps dans une épizootie qui a démarré en septembre 2021, arrivent en plein pic épidémiologique subi par tous les départements littoraux français sur la façade atlantique. Une reprise si violente que depuis le 11 novembre, le ministère de l’agriculture a placé la France en « risque élevé » de grippe aviaire. Une alerte qui coïncide avec le démarrage de la migration hivernale qui signe l’ouverture de la chasse à la hutte, tradition bien ancrée de notre territoire. Or cette chasse implique l’usage d’appelants, des canards élevés tout exprès pour attirer par leur chant et barboter avec les oiseaux sauvages… potentiellement infectés. 

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Par Blandine Flipo

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