C’est un serpent de mer de 52 mètres de long. L’un de ceux qu’on aurait préféré ne jamais croiser dans les couloirs de la Métropole européenne de Lille (MEL). Ce serpent de mer, c’est bien sûr le projet de doublement des rames du métro lillois avec lequel la collectivité se dépatouille tant bien que mal depuis plus de dix ans. Mediacités s’était déjà penché sur ce fiasco industriel le jour de son lancement. C’était le 1er décembre 2016. Six ans plus tard, nous avons essayé de comprendre les raisons de cette déroute. Une mission délicate tant les protagonistes se murent dans le silence. Preuve, s’il en est, de la sensibilité du sujet…
Pour comprendre, il faut remonter le temps. Jusqu’à mai 2012 très exactement. C’est à cette date que la MEL annonce le grand vainqueur de l’appel d’offres consacré à la modernisation du métro lillois et au passage de 26 à 52 mètres de ses rames. De quoi augmenter de moitié la capacité de la ligne 1 et de 30 % celle de la ligne 2. Il est en effet prévu que les rames anciennes basculent sur la ligne 2 dont la fréquence minimale entre chaque rame passerait de 2 minutes 10 à 1 minute 30.
À la clef ? Un investissement à 630 millions d’euros, dont 266 millions destinés à l’achat des nouvelles rames. Une part importante de cette somme est aussi fléchée sur l’aménagement des stations. Car si les concepteurs du métro lillois avaient prévu dès l’origine la possibilité d’accueillir des rames de 52 mètres, de nombreux travaux de gros oeuvre demeurent nécessaires.
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