Faites‐le test autour de vous. Demandez si l’on en sait davantage sur les causes de l’effondrement, le 12 novembre dernier, des deux immeubles lillois de la rue Pierre Mauroy. Très souvent, on vous expliquera que l’accident serait dû à une fragilité des fondations et à une instabilité du sous‐sol. Popularisée par les médias, cette thèse invoque une ville de Lille construite sur pilotis (d’où son nom). La sécheresse estivale de 2022 aurait affaibli les pieux en bois supportant les édifices lillois, mais serait aussi à l’origine d’un phénomène de gonflement‐rétractation des sols argileux, à même de fragiliser l’assise des habitations.
Ces explications « souterraines » possèdent plusieurs vertus. D’abord, elles permettent de comparer Lille à ces cités sur l’eau que sont Venise, Bruges ou Amsterdam, ce qui ne fait jamais de mal quand on est un peu chauvin. Plus sérieusement, elles possèdent le mérite de la clarté : une fondation qui bouge et c’est tout le château de cartes qui s’effondre. Enfin …