Quitter les « tours dégueulasses » du quartier Concorde à Lille ? Pas si simple pour les habitants qui restent à reloger

Depuis que le projet de renouvellement urbain a démarré dans cette cité du faubourg de Béthune, plus des deux tiers des foyers ont été relogés. Mais 291 sont encore en attente d’une solution. Entre attachement au quartier, difficultés à satisfaire les habitants et manque de logements sociaux… Comment se passent ces relogements ?

Immeuble démolition Concorde
Dans le quartier Concorde de Lille, en pleine restructuration, plus des deux tiers des foyers devant être relogés sont déjà partis. Mais les solutions se font plus difficiles pour les 291 ménages restants. Photo : Léa Fournier

Quartier Concorde, à Lille, des bruits de gravats qui s’entrechoquent. Un immeuble du boulevard de Metz est en cours de démolition. Ce n’est pas le premier dans la cité. Depuis janvier 2021, les grandes barres HLM tombent les unes après les autres.

Concorde, c’est au total 1 500 logements sociaux gérés par le bailleur Lille Métropole Habitat (LMH). Parmi ceux‐ci, l’Agence Nationale pour la Rénovation Urbaine (Anru) prévoit d’en détruire 704 et d’en requalifier 250. L’opération nécessite ainsi de reloger 952 foyers. Au dernier décompte, plus des deux tiers, soit 661, l’ont déjà été. Mais les choses se compliquent pour les derniers concernés. Entre les délais, les incertitudes, la résistance de ceux qui ne veulent pas déménager, les loyers qui augmentent et les propositions qui ne conviennent pas, leur relogement n’est pas une mince affaire.
291 foyers restent à reloger
Nathalie, 54 ans, habite dans le quartier depuis 1973. Elle a élevé ses trois enfants dans son T3 de 50 mètres carrés boulevard de Metz. Ils dormaient tous dans la même chambre. « Je voulais déménager il y a une vingtaine d’années, quand j’ai eu la troisième », raconte‐t‐elle. Ses demandes sont restées lettre morte. « Maintenant, je n’ai plus envie de déménager et on me demande de partir… Logiquement en juin 2025. »

Nathalie n’a pour le moment reçu aucune proposition de relogement. Sans emploi, elle touche l’Allocation aux adultes handicapés (AAH) et craint de ne pas pouvoir assumer le nouveau loyer : « Ici, c’est le quartier le moins cher de Lille. Tous les gens qui ont déjà été relogés paient au minimum 150 euros de plus par mois comparé à leur logement d’avant. »

Le bailleur social chargé du relogement se veut rassurant : « On essaie de faire en sorte que les ressources du locataire ne soient pas mises à mal », indique Maxime Bitter. Le directeur …

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Par Léa Fournier

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