Damien Castelain, un petit tour au tribunal et puis s’en va pas

Trois mois après un jugement de première instance qui l’a reconnu coupable de détournement de fonds publics et de prise illégale d’intérêt, Damien Castelain est toujours le président de la MEL en l’absence d’une condamnation définitive. Soutenu par ses fidèles, et nullement menacé par des alliés restés mutiques, il dirigera les débats du conseil métropolitain de ce vendredi… presque comme si de rien n’était.

Damien Castelain – Procès Février 2024 (7)
Damien Castelain et son avocate Florence Rault le 12 février 2024 avant l’ouverture du procès du président de la MEL au tribunal judiciaire de Lille. Les débats seront finalement arrêtés au bout de deux jours en raison de l’hospitalisation d’une magistrate. Photo : Matthieu Slisse / Mediacités

La justice passe… Damien Castelain reste. Vendredi 18 octobre, le président de la métropole européenne de Lille (MEL) dirigera les débats du conseil communautaire comme il le fait depuis une décennie. Mais pour ce conseil d’automne, le maire de Péronne‐en‐Mélantois se présentera dans de nouveaux habits : ceux d’un président jugé coupable de détournement de fonds publics, prise illégale d’intérêts  et recel d’abus de confiance.

Le 2 juillet, l’élu a été condamné en première instance à une peine d’un an de prison avec sursis, 20 000 euros d’amende et cinq ans d’inéligibilité, mais sans exécution immédiate. Ce qui lui permet de poursuivre son mandat et de présider le conseil communautaire ce vendredi soir. Alors que Damien Castelain envisageait de faire appel de sa condamnation qu’il jugeait trop sévère, le parquet a pris les devants, jugeant à l’inverse la décision trop clémente.

Au cours de son réquisitoire long de six heures, la procureure avait estimé qu’au vu de sa longue expérience d’élu local – Damien Castelain est maire depuis 1998, vice‐président à la Métropole depuis 2001 et président depuis 2014 –, il ne pouvait ignorer avoir franchi de nombreuses lignes rouges.

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Publié le

Temps de lecture : 6 minutes

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Par Matthieu Slisse et Sheerazad Chekaik-Chaila

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