Zéro déchet à Roubaix : dix ans d’efforts, de petites victoires et de grands défis encore à relever

Depuis 2014, la Ville de Roubaix encourage habitants, commerces et entreprises à réduire drastiquement le poids de leurs ordures : le "défi zéro déchet". Cette démarche exemplaire - copiée depuis dans une trentaine de communes de la métropole lilloise - peine néanmoins à toucher un large public.

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La mairie de Roubaix propose aux habitants n'ayant pas de compost de déposer leurs déchets organiques dans des "biobox" disséminées dans la ville. Photo : Anaïs Gadeau pour la Ville de Roubaix.

Il est 18 heures, un vendredi soir. Une dizaine d’habitantes sont réunies en mairie de Roubaix autour de chaudrons chauffants pour suivre un atelier un peu particulier : fabriquer son shampoing solide à base de produits naturels. Le produit fini est sans emballage, bon pour la santé et l’environnement.

« Le but, c’est de proposer une recette simple, avec des ingrédients que l’on peut retrouver facilement », explique Tiphanie, à la tête de Potions cosmétiques, prestataire de la ville depuis 2020. Autour de la table, on discute et s’échange des conseils : « Saviez‐vous qu’on peut se laver les cheveux en se cassant simplement un œuf sur la tête ? On peut aussi utiliser un peu de maïzena en tant que shampoing sec pour espacer les lavages… »

Depuis 2014, la ville de Roubaix multiplie les initiatives visant à réduire les déchets sur son territoire. « En 2013, je rencontre Alexandre Garcin, qui porte l’idée du zéro déchet à travers une initiative citoyenne. C’est une véritable prise de conscience », se souvient le maire Guillaume Delbar, qui lui propose alors d’intégrer sa liste pour l’élection municipale. 

Alexandre Garcin 

C’est d’abord dans le but de lutter contre les nombreux dépôts d’ordures sauvages aux coins des rues qu’émerge à Roubaix l’idée d’un « défi zéro déchet ». L’objectif : agir à la racine, alors que la ville aux 100 000 habitants n’a pas la compétence de la gestion des déchets, dévolue à la métropole européenne de Lille (MEL). Depuis dix ans, Alexandre Garcin, adjoint au maire délégué à la transition écologique, incarne cette ambition. Il s’est inspiré de la ville italienne de Capannori, « où un instituteur, Rossano Ercolini, a créé le mouvement du zéro déchet pour s’opposer à la construction d’un incinérateur ». Un mouvement qui, selon lui, est la preuve « qu’il est possible de concilier la fin du mois et la fin du monde ». 

800 familles « zéro déchet » 
Cette année‐là, Roubaix répond à l’appel à projets lancé par le ministère de l’Ecologie en faveur du zéro déchet et impulse le « défi familles ». Les ménages de la commune sont invités à réduire de moitié leur volume d’ordures sur un an. Les familles participantes bénéficient d’un accompagnement dédié et peuvent assister à des ateliers pratiques. « L’objectif, c’était d’initier un changement de consommation sur le temps long pour …

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Publié le

Temps de lecture : 10 minutes

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Par Eden Sakhi-Momen

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