Malaise à l’Institution Saint‐Jude d’Armentières après une plainte pour « violences aggravées » et « harcèlement scolaire »

Une enquête de police est en cours après le tabassage d’une collégienne de 13 ans dans la cour de récréation, alors que la gestion de l'événement par le prestigieux établissement scolaire pose question. Ce cas fait suite à d’autres évènements dramatiques, dont le suicide d’un collégien en juin.

Cour Saint Jude
Un cour de l'institution Saint Jude d'Armentières. Photo : Facebook institution Saint Jude

Ce lundi 14 octobre 2024 vers 13 heures, la situation dégénère dans l’une des cours de l’Institution Saint‐Jude d’Armentières. Maëline, 13 ans, subit un tabassage en règle de la part de huit collégiennes pour une sombre histoire de bracelet brésilien. « Un objet satanique selon le Coran », soutient A., l’une des assaillantes. Gifles, coups de poing et de pied pleuvent sur « l’incruste », le surnom donné à Maëline qui n’a intégré ce prestigieux établissement privé sous contrat qu’un an plus tôt. Selon elle, aucun adulte n’était présent dans la cour au moment des faits – ce que la direction dément. En pleurs, Maëline finit par trouver refuge auprès d’un groupe de professeurs dans une cour adjacente. S’ensuit une réunion de toutes les protagonistes dans le bureau du conseiller principal d’éducation (CPE), Pierre‐Louis Ruyant. Et puis… plus rien.

Ce règlement de compte entre collégiennes de 13 ans est le point ultime d’un harcèlement scolaire qui remonterait à plusieurs mois. Peu à peu, Maëline serait devenue le souffre‐douleur de sa classe de quatrième. Pendant les récréations, elle s’enferme dans les toilettes ; à la cantine, elle mange seule. La violence entre camarades enfle. Sa mère serait une sorcière, sa tante une exorciste… « Tous les matins, c’étaient les pleurs, les maux de ventre…, assure Nora Lesap, la mère de Maëline. A chaque anecdote, j’ai contacté le collège mais rien n’a jamais été fait. Pourtant, j’étais présidente des parents d’élèves de l’Institution et, donc, régulièrement en contact avec la direction. »
Non respect du protocole anti‐harcèlement
Lorsqu’elle est alertée par le CPE le 14 octobre, le sang de Nora Lesap ne fait qu’un tour. Elle annonce aussitôt son intention de porter plainte pour « violences aggravées » et « harcèlement scolaire » et file au commissariat de police d’Armentières. Le soir, un médecin atteste la présence d’ecchymoses sur la cuisse et le mollet de Maëline et recommande cinq jours d’arrêt scolaire. Les échanges de Nora Lesap avec la direction de Saint‐Jude deviennent alors glacials. « Le directeur du collège m’a assuré qu’il ne pouvait plus rien faire à cause de ma plainte, raconte‐t‐elle à Mediacités. Pourtant, toutes les règles officielles indiquent bien que la voie judiciaire ne doit pas empêcher de prendre des sanctions disciplinaires. »

Nora Lesap décide alors de changer sa fille d’école, l’affectation de Maëline dans une autre classe ne lui convenant pas. Depuis, elle …

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Temps de lecture : 7 minutes

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Par Jacques Trentesaux