Pollution : le cocktail inquiétant des eaux du Rhône

En 2007, la contamination du Rhône aux PCB suscitait un vif émoi. Dix ans après, alors que cette substance cancérogène n'est pas totalement éliminée, de nouvelles sources de pollution inquiètent les chercheurs. Etat des lieux de la qualité du fleuve lyonnais. Où l’on découvre son principal affluent – la Saône –, en grand pourvoyeur de pesticides.

IMG_8300 – Copie
Le Rhône, ici en crue suite aux tempêtes du début de l'année, charrie pesticides, PCB, solvants et autres nitrates. Photo : N.Barriquand/Mediacités.

Berges inondées. En ce début d’année 2018, le Rhône est sorti de son lit suite aux fortes précipitations des tempêtes Carmen et Eleanor. Comme à chaque crue, le fleuve a charrié son limon mais aussi un inquiétant cocktail où se mêlent PCB, métaux lourds, solvants, composés retardateurs de flammes, pesticides ou encore nitrates. Issues des pollutions atmosphériques, industrielles et agricoles, ou même de nos propres vêtements imperméables (les tissus Gore‐Tex regorgent des composés chimiques toxiques de la famille des PFC), toutes ces substances s‘accumulent dans le fond du fleuve lyonnais, réceptacle de ce que transportent ses affluents. Depuis le scandale des PCB en 2007, des efforts ont permis d’améliorer la qualité de l’eau du Rhône et de son bassin. Mais des points noirs demeurent, notamment du côté des rivières du Beaujolais. Revue de détails en trois points.
1 – PCB : 10 ans après la crise
En 2007, éclatait le scandale des PCB. Le grand public découvrait alors l’existence des polychlorobiphényles (PCB), polluants organiques persistants qui s’accumulent dans les sols et les sédiments. Perturbateurs endocriniens avérés, ces sympathiques substances ont depuis été classées comme « cancérogènes certains » pour l’homme par le Centre international de recherche sur les cancers (CIRC). En 2007, des analyses révèlent que des poissons du Rhône en sont gavés. S’ensuivent de draconiennes interdictions de consommation et une catastrophe économique pour les pêcheurs professionnels.

Toute l’attention se braque à cette période sur Trédi, une usine du « PIPA », le parc industriel de la plaine de l’Ain (souvenez‐vous, il était déjà question de cette zone dans notre enquête consacrée à la centre nucléaire du Bugey). Chargée de collecter et de retraiter les PCB, cette entreprise est la seule autorisée à pratiquer des rejets de pyralènes dans le fleuve. « On n’a jamais caché qu’on traitait des milliers de tonnes de …

Nous vous offrons l’accès à cet article

Et à toutes nos enquêtes pendant deux jours  !
Oui, on est généreux 😉 Mais pensez aussi à vous abonner  !

En renseignant votre adresse, vous acceptez nos conditions générales d’utilisation.
Mediacités s’engage à ne pas céder votre adresse à des tiers. En cas d’échec, écrivez à contact@mediacites.fr
  • J’accède aux 4 éditions de Mediacités (Lille, Lyon, Nantes et Toulouse)
  • Je découvre un média 100 % indépendant, avec 0 % de publicité

Attention, journal en danger !

Depuis huit ans, Mediacités propose un journalisme d’investigation sur les pouvoirs locaux et ses enquêtes ont de l’impact dans les villes. Aujourd’hui notre existence est menacée.
Soutenez la rédaction, ses journalistes et la démocratie locale :

Je soutiens Mediacités

  • en vous abonnant (69 € par an ou 7,90 € par mois, résiliable à tout moment et facilement) pour lire toutes les enquêtes
  • en effectuant un don (défiscalisable à 66%) pour soutenir le travail et assurer la survie d’un journal local indépendant, sans pub et à impact.

Publié le

Modifié le

Temps de lecture : 8 minutes

Favorite

Par Elise Moreau

Attention : journal en danger !
Soutenez Mediacités !

Depuis bientôt huit ans, notre journal d’investigation propose des enquêtes sur les pouvoirs locaux dans les grandes métropoles. À Lille, Lyon, Nantes et Toulouse, des dizaines de journalistes publient en toute indépendance des informations inédites qui nourrissent le débat public et produisent de l’impact.
Aujourd’hui, notre campagne de financement participatif a atteint son premier objectif.
Pour garantir notre indépendance et contribuer au développement d’une presse locale d’investigation, aidez-nous à aller plus loin et à atteindre 110% d’ici au 31 décembre !
On vous explique tout ici :

Comment soutenir Mediacités ?

Chaque coup de pouce compte !

Ceci fermera dans 30 secondes