Les cadeaux de Villeurbanne à l’Asvel de Tony Parker

Premier budget de la Pro A, racheté par la star de NBA, mais toujours dépendant de l’argent public : l’Asvel Basket bénéficiera cette saison de plus d’un million d’euros d’aides de la ville de Villeurbanne. Subventions, places VIP, loyer à prix cassé… Mediacités fait les comptes.

Tony Parker-Asvel
Tony Parker sous le maillot de l'Asvel, ici en 2011, lors d'un match de Pro A contre Nancy, disputé à l'Astroballe, à Villeurbanne. Photo : Sipa.

Ce 21 décembre 2017, comme chaque année, les étrennes arrivent un peu en avance pour l’Asvel Basket. Pour sa dernière séance avant les vacances de Noël, le conseil municipal de Villeurbanne se penche sur l’attribution d’une subvention de 658 763 euros au club de basket phare de la métropole de Lyon. Un gros chèque, voté sans véritable débat, presque machinalement. Le maire socialiste Jean‐Paul Bret n’en fait pas mystère : « Cette attribution de subventions a un caractère rituel et peut‐être que les intervenants pourraient en tenir compte en étant brefs », exhorte‐t‐il les élus.

Quelques responsables de groupes politiques s’abstiennent mollement, résignés. « Nous souscrivons à la baisse de 4% (…) mais le budget reste encore élevé », explique l’écologiste Béatrice Vessiller. « Je trouve que nous sommes loin du sport », abonde le frontiste Stéphane Poncet. « C’est l’équivalent d’une subvention annuelle d’un centre social », regrette le communiste Mathieu Soares. Des réserves qui font flop : en quelques minutes, l’affaire est pliée. Le club de basket racheté en 2014 par la star internationale de NBA Tony Parker pourra, une année encore, compter sur la générosité de la ville de la Villeurbanne. Et pas seulement grâce à cette subvention… 

Plus d’1,5 million d’euros d’argent public

Depuis des décennies, l’Association sportive de Villeurbanne Eveil Lyonnais (le nom complet de l’Asvel) entretient avec les collectivités locales une relation fusionnelle. Tout particulièrement avec la commune de Villeurbanne où le club est installé. Cette proximité ne date pas d’hier. Entre 1988 et 1990, Charles Hernu, édile emblématique de la ville, avait même cumulé sa casquette de maire avec celle de président du club ! « Historiquement, l’Asvel s’inscrit dans la lutte de Villeurbanne pour maintenir son indépendance face à Lyon. La présence d’un club d’envergure a aidé la commune à rester attractive, notamment dans les années 1980, quand les industries ont fermé », rappelle Gilbert‐Luc Devinaz, adjoint aux sports à Villeurbanne de 1989 à 1995 et de 2001 à 2017, et depuis, sénateur du Rhône en remplacement de Gérard Collomb, nommé au gouvernement.

Ce passionné de l’histoire du club a longtemps été administrateur de l’Asvel, comme l’indique sa déclaration d’intérêts. « Quand je suis arrivé à la fin des années 1980, le club était presque en faillite, géré à l’ancienne. La commune …

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Par Mathieu Périsse / We Report

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