A Villeurbanne, révolution « zéro chômeur » cherche équilibre économique

Depuis 2017, le quartier Saint-Jean teste un dispositif qui offre des emplois subventionnés aux chômeurs de longue durée. Franche réussite sur le plan humain, l’initiative est, financièrement, encore fragile et incertaine.

Zero-chomeur (2)
Une cinquantaine de CDI ont été signés depuis le début de l'expérimentation "Zéro chômeur" à Villeurbanne. Photo : M.Remy.

C’est une île mal arrimée au territoire. Séparé du reste de Villeurbanne par le périphérique et le canal de Jonage, le quartier Saint‐Jean n’est desservi que par le bus numéro 7. Ici, le taux de chômage de longue durée (12%) est quatre fois plus élevé que la moyenne de la commune et le revenu médian – 10 000 euros par an environ – deux fois plus bas. Mais ne vous fiez pas aux apparences… Entre les tours HLM et les quelques commerces en rez‐de‐chaussée, une révolution est en cours. Et elle s’attaque à l’une des principales préoccupations des Français : le chômage. 

Du bâtiment, qui abritait autrefois un bureau de poste, s’échappent des rires féminins. Ils contrastent avec l’ambiance masculine de la place. Bienvenue au comptoir d’EmerJean, antenne d’une Entreprise à but d’emploi (EBE), où une poignée de femmes s’activent derrière des machines à coudre. Cette société d’un nouveau genre est née en 2017 dans le cadre de l’expérimentation « Territoire zéro chômeur de longue durée », impulsée par l’association ATD Quart Monde et soutenue par l’Etat. Sa raison d’être : employer en contrat à durée indéterminée (CDI) tous les chômeurs de longue durée du périmètre. Son principe : à partir des compétences de chacun, l’entreprise propose des missions adaptées. 

D’abord le contrat, ensuite l’activité. Une façon radicalement différente d’aborder le marché de l’emploi. A Saint‐Jean, 51 CDI ont ainsi été signés. Via un fonds dédié, l’Etat subventionne ces emplois à hauteur des indemnités chômage « économisées ». L’activité générée complète les dépenses liées aux salaires. Le quartier villeurbannais compte parmi les dix premiers territoires à tester le dispositif. Et il fait l’objet de toutes les attentions : le gouvernement envisage d’étendre l’expérimentation « Zéro chômeur » à pas moins d’une centaine de territoires.

« Avoir un CDI, c’est le graal ! »

Humainement, l’initiative est une franche réussite. « Avoir enfin un CDI, c’est le graal ! », lâche Hamza Djemil, 35 ans, au comptoir d’EmerJean après un an de chômage. « Je peux désormais louer mon appartement sans problème, j’ai aussi une meilleure image dans le quartier », confie‐t‐elle. Même enthousiasme chez sa collègue Naïma Taïche, 42 ans : « Pour moi …

Nous vous offrons l’accès à cet article

Et à toutes nos enquêtes pendant deux jours  !
Oui, on est généreux 😉 Mais pensez aussi à vous abonner  !

En renseignant votre adresse, vous acceptez nos conditions générales d’utilisation.
Mediacités s’engage à ne pas céder votre adresse à des tiers. En cas d’échec, écrivez à contact@mediacites.fr
  • J’accède aux 4 éditions de Mediacités (Lille, Lyon, Nantes et Toulouse)
  • Je découvre un média 100 % indépendant, avec 0 % de publicité

Attention, journal en danger !

Depuis huit ans, Mediacités propose un journalisme d’investigation sur les pouvoirs locaux et ses enquêtes ont de l’impact dans les villes. Aujourd’hui notre existence est menacée.
Soutenez la rédaction, ses journalistes et la démocratie locale :

Je soutiens Mediacités

  • en vous abonnant (69 € par an ou 7,90 € par mois, résiliable à tout moment et facilement) pour lire toutes les enquêtes
  • en effectuant un don (défiscalisable à 66%) pour soutenir le travail et assurer la survie d’un journal local indépendant, sans pub et à impact.

Cet article concerne la promesse : 
Voir toutes les promesses de vos élus

Publié le

Modifié le

Temps de lecture : 10 minutes

Favorite

Par Morgane Remy

Attention : journal en danger !
Soutenez Mediacités !

Depuis bientôt huit ans, notre journal d’investigation propose des enquêtes sur les pouvoirs locaux dans les grandes métropoles. À Lille, Lyon, Nantes et Toulouse, des dizaines de journalistes publient en toute indépendance des informations inédites qui nourrissent le débat public et produisent de l’impact.
Aujourd’hui, notre campagne de financement participatif à atteint la moitié de l’objectif. Mais nous avons encore besoin de votre aide.
On vous explique tout ici :

Comment soutenir Mediacités ?

D’ici au 31 décembre, chaque coup de pouce compte !

Ceci fermera dans 25 secondes